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Anis Kharbech : Il ne convient pas d’écarter l’UTAP du dialogue national à cause d’un règlement de compte politique

today06/04/2022 76

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Le vice-président de l’UTAP, Anis Kharbech, a déclaré ce matin du mercredi 6 avril 2022, que les autorités ont marginalisé le secteur agricole malgré son importance vitale. Plusieurs mesures ont été prises, selon ses dires, sans la consultation de l’UTAP ou des professionnels du secteur.

Lors de son passage dans l’émission Expresso, Kharbech a souligné que la marginalisation du secteur se poursuit. Cela s’inscrit dans la même lignée de la politique de marginalisation du secteur agricole depuis la révolution.

Il a critiqué l’absence de l’organisation agricole des rencontres organisées par le président de la République, avec les organisations nationales depuis le 25 juillet 2021.

Le vice-président de l’UTAP a appelé le président Saied à être à l’écoute des agriculteurs, signalant que l’UTAP n’est pas Abdelmajid Ezzar, réfutant toute les rumeurs sur l’appartenance d’Ezzar au mouvement Ennahdha.

Il ne faut pas écarter l’UTAP du dialogue national

L’invité de l’émission Expresso a mis l’accent sur la pluralité des appartenances politiques au sein du bureau exécutif de l’UTAP. Cela dit, il ne faut pas l’écarter en raison de ces appartenances et pour un règlement de compte politique et des conflits idéologiques, surtout que le secteur agricole est un secteur vital et stratégique.

En effet, le secteur agricole peut couvrir les besoins des tunisiens si les autorités s’y intéressent, d’après Kharbech, ajoutant qu’il faut booster l’exportation des produits agricoles vers de nouveaux marchés.

Il a indiqué, dans le même sens, que le ministère de l’agriculture travaillait ces dernières années dans des bureaux fermés et prenait des décisions unilatérales, appelant à la création d’un Conseil de sûreté alimentaire présidé par le président de la République, Kais Saied.

Ainsi, il ne convient pas de marginaliser ce secteur et l’écarter du dialogue et des consultations. 

“L’organisation est plus grande que les personnes. Elle réunit près de 3 millions de tunisiens qui vivent sur le secteur agricole”, affirme le vice-président de l’UTAP.

Le prix de vente de la viande rouge par l’agriculteur varie entre 13 et 17 dinars

L’invité de l’émission Expresso est revenu sur les répercussions de la guerre en Ukraine sur le secteur céréalier, et par conséquent sur les fourrages qui vont impacter les prix de la viande rouge et du lait.

“Le prix de vente de la viande rouge par l’agriculteur varie entre 13 et 17 dinars le kilogramme”, a fait savoir Anis Kharbech.

Il est aussi revenu sur les efforts du gouvernement visant à organiser les circuits de distribution, indiquant que les chiffres déclarés ne traduisent pas encore les effets de ces efforts sur le couffin du citoyen.

Et d’ajouter qu’en dépit des difficultés d’irrigation rencontrées par l’agriculteur, le prix de vente du piment n’a pas dépassé les 2600 millimes, tandis que son prix de vente au public varie entre 4 et 5 dinars.

Les lobbies sont aujourd’hui plus forts que l’Etat

“Les circuits de distribution sont bloqués depuis 2012. De ce fait, le monopole a pris une ampleur inégalée et les lobbies sont devenus plus forts que l’Etat et le gouvernement sans que ces dépassements ne soient traités”, déplore Anis Kharbech.

L’invité de l’émission Expresso a également évoqué le système de compensation considérant que les subventions ne sont pas accordées à ceux qui les méritent et que cela aboutit à la dilapidation de l’argent de l’Etat.

L’UTAP demande une rencontre avec le président de la République

Notre invité a ajouté que l’UTAP demande une rencontre avec le président SAied pour qu’il soit à l’écoute de leurs préoccupations et connaisse leur approche de la situation politique du pays.

Il a poursuivi que plusieurs partis ont rempli leurs entrepôts d’ammonitrate et de DAP, indispensables pour les grandes cultures, alors que l’Etat est impuissant à injecter ces produits sur les marchés et à les procurer aux agriculteurs.

“La saison des grandes cultures est menacée”, prévient Anis Kharbech.

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Écrit par: Islam Sassi



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