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Ezzedine Saidane : ll est peu probable que la Tunisie parvienne à conclure un accord avec le FMI

today07/12/2021 10

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L’expert économique, Ezzedine Saidane, a indiqué ce mardi 7 décembre 2021, que a Tunisie est accablée par la crise des finances publiques et épuisée par  le poids de ses dettes extérieures. Lors de son passage dans l’émission Expresso, Saidane a fait savoir que les dettes extérieures de la Tunisie ont atteint 41 milliards de dollars en 2020 et a n’ont cessé d’augmenter au fil de ces derniers mois. En effet, la dette dépasse de loin le PIB en Tunisie, ce qui signifie que l’Etat doit réaliser un taux de croissance égal à 7% pour pouvoir rembourser les intérêts de ses dettes extérieures, et ce,  nonobstant de la dette publique.

L’expert économique a confié que la situation est de plus en plus alarmante  en raison de la hausse inégalable du taux d’endettement, mettant l’accent sur l’indispensabilité d’enclencher des réformes d’urgence et de mobiliser tous les moyens pour s’en sortir. Pour ce faire, et compte tenu de la quasi impossibilité de solliciter l’aide financière de nos voisins et l’épuisement du système bancaire tunisien, Ezzeddine Saidane a appelé à trouver des solutions de consensus et un compromis pour une sortie de crise.

Malheureusement, l’économie tunisienne souffre le martyre et n’est plus à même de créer de la richesse. Autrement dit, il est temps de penser à opter pour un modèle de développement concrétisable et adapté aux enjeux de l’heure. Cela étant, il faut instaurer un climat politique propice à ces réformes, dans la mesure où les agences de notation ne cessent de pointer du doigt les frictions politiques et le doute qui plane sur le devenir politique et constitutionnel du pays.

Interrogé sur le taux d’inflation qui continue d’augmenter en Tunisie, l’invité de l’émission Expresso a considéré que cette hausse peut être assez acceptable s’elle est accompagnée d’une augmentation du PIB. Or, ce n’est plus vraiment le cas si cette inflation coïncide avec le rétrécissement de l’économie. Ce qui est bel et bien le cas de la Tunisie.

“Des réformes urgentes s’imposent pour préserver le tissu économique”, affirme Saidane, espérant que nous nous trouverons à la merci du Club de Paris. Dans ce sens, il a expliqué que  cette hypothèse suppose que la Tunisie se trouve en cessation de paiement de ses dettes extérieures. Elle pourra bénéficier de l’annulation d’une partie de sa dette, du rééchelonnement, et la restructuration de sa dette. En contrepartie, elle doit s’incliner devant les instructions et conditions qui lui seront imposées par ses créanciers.

Devant le spectre de la banqueroute, l’invité du programme Expresso a regretté que la situation s’est ainsi dégradée, évoquant dans ce cadre, le financement du déficit du budget rectificatif de l’année courante et le retard dans l’adoption de la loi de finances pour l’année 2022.

Et d’ajouter :’’ Il est peu probable que la Tunisie parvienne à conclure un accord avec le Fonds monétaire international (FMI). A l’exception des consultations techniques, les négociations ont été suspendues depuis le mois de mai”.

De ce fait, d’après Saidane, la Tunisie doit compter sur ses propres ressources dans le cadre d’un consensus national, mettant en garde contre les répercussions catastrophiques de la défaillance des finances publiques.

Écrit par: Islam Sassi



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