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Hedi Laarbi : Le dépassement de la crise actuelle passe par la mise en place d’institutions politiques oeuvrant pour l’intérêt général

today23/11/2021 17

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Au micro de Walid Ben Rhouma, l’ancien ministre de l’aménagement, Hedi Laarbi, a indiqué  ce mardi 23 novembre 2021, que la faiblesse du développement économique est l’un des problèmes majeurs de la Tunisie, notant que le citoyen tunisien se soucie plutôt et avant tout de l’amélioration de son niveau de vie

Lors de sa présence dans l’émission Hdith Esse3a, Hédi Larbi a dit que 150 pays ont suivi une démarche de développement depuis leur indépendance, dont 6 États ont connu une amélioration de leur situation socio-économique et 4 autres États sont en voie de développement. Des chiffres assez modeste, selon lui, après 60 ans de  développement et de travail.

L’ancien ministre de l’aménagement a mis l’accent sur la nécessité de mettre en place des institutions politiques, économiques et sociales en Tunisie, soulignant que les politiques adoptées en Tunisie par le président Habib Bourguiba et n’ont pas été fructueuses puisque les institutions politiques étaient dans la main d’une seule personne ou d’un seul parti.

L’invité de l’émission Hdith Esse3a, que l’économie à l’époque ne s’est pas ouverte sur le marché internationale pour créer de la richesse, ajoutant qu’à l’époque de Ben Ali, l’économie a connu une relance, tandis que les institutions politiques se sont détériorée impactant ainsi l’économie, désormais soumise aux clans de Ben Ali et de belle famille.

Ensuite, la situation s’est compliquée davantage durant les 23 ans du règne de Ben Ali Après la Révolution de 2011, des institutions politiques démocratiques ont vu le jour et auraient pu contribuer à la redynamisation de l’économie. Sauf que ces dernières ont été instrumentalisées pour des fins purement politiques.

Laarbi a ajouté que la régression des investissements a son coût, soulignant  qu’il est nécessaire d’élaborer une feuille de route claire.  L’invité de l’émission Hdith Esse3a a abordé la question des déchets à Sfax, rappelant que la Tunisie avait le meilleur système de gestion des déchets au Grand Maghreb, en 2002, dans la mesure où ce système a été mis en place conformément aux études et normes internationales.

“C’est à cause de l’absence des stratégies dans la plupart des secteurs que l’économie tunisie s’est dégradée. De même, les politiques économiques tunisiennes sont directement liées au budget. Ce qui représente un obstacle devant leur mise en oeuvre”, a-t-il avancé.

La situation actuelle, requiert, selon lui, un programme reposant sur quatre piliers : les institutions politiques qui oeuvrent pour l’intégration de l’Etat dans la voie du développement économique, les institutions économiques qui libèrent la richesse et créent les opportunités, l’abolition de l’économie de rente et la suppression des lobbies, ainsi que la mise en place d’un programme pour sauver le pays.

Et d’ajouter que le dépassement de cette crise passe par des institutions politiques qui oeuvrent pour l’intérêt général, notant que les institutions politiques  qui ne contribuent pas à la promotion de l’économie sont vouées à l’échec, et que les voies qui n’assurent pas le développement économique et la prospérité sociale sont sans issues.

L’ancien ministre de l’aménagement a affirmé qu’il n’est pas possible d’aller de l’avant sans savoir les prochaines orientations politiques de la Tunisie, ajoutant que les solutions existent et que le problème réside dans l’application et la concrétisation des politiques de réformes, à cause de la faiblesse des moyens des administrations et les interminables frictions politques.

Et de poursuivre que le gouvernement tunisien doit prendre des décisions en faisant prévaloir l’intérêt général à travers l’implication de toutes les parties, considérant que les institutions internationales ne soutiendront la Tunisie qu’après la mise en place d’une stratégie claire pour surmonter cette crise multidimensionnelle.

“Le point de non-retour concernant  les institutions publiques nécessite une volonté politique et un pouvoir décisionnel. Certaines entreprises publiques comme la société Al Fouleth, la RNTA, ainsi que quelques banques, épuisent les capacités et les ressources de l’Etat, et il vaut mieux les céder, tant qu’elles peuvent être dirigées par le secteur privé”, a-t-il enfin suggéré.

Écrit par: Islam Sassi



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