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Secteur du phosphate: des réformes structurelles sont-elles nécessaires ?

today09/01/2024 10

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Le spécialiste en développement et gestion, Houcine Rehili, a annoncé qu’en 2022, la production de phosphate a connu une reprise, atteignant 3,8 millions de tonnes, avec des prévisions de 4,5 millions de tonnes et 5,5 millions de tonnes pour 2024. Cependant, la production de 2023 a été une surprise, se situant aux alentours de 2,8 millions de tonnes, ce qui signifie que même en 2024, nous ne devrions pas atteindre les estimations prévues.

La diminution de la production, selon Rhili, est imputable à la détérioration des équipements de la société qui n’ont pas bénéficié de renouvellements.
Pour rétablir un rythme de production normal, il a estimé que la compagnie de phosphate de Gaafsa nécessite des investissements d’environ 237 millions de dinars.

En revanche, il a noté l’indisponibilité des fonds nécessaires pour entreprendre cette démarche, précisant que seuls 60 à 70 millions de dinars pourraient être alloués pour l’acquisition d’une partie des équipements. Il a ajouté que la problématique est de nature structurelle, exigeant une réévaluation et des réformes structurelles dans le secteur.

Des opportunités mal saisies

Rhili a noté qu’il y a eu une augmentation du prix de la tonne de phosphate sur le marché international, passant de 88 dollars en 2011 à 175 dollars en avril 2022, puis à 348,5 dollars en 2003. Cependant, la Tunisie n’a pas pleinement profité de cette hausse au cours des trois dernières années.
Selon lui, des opportunités ont été manquées pour mobiliser des ressources importantes, redresser la Compagnie des Phosphates de Gafsa, et atteindre le niveau de production de 2010, soit entre 8 et 9 millions de tonnes. Il a, aussi, souligné les problèmes de sabotage délibéré et de corruption systémique au sein de la compagnie, ainsi que l’hésitation des autorités à prendre des décisions opportunes.

Il a souligné que la question du phosphate est une préoccupation nationale et que la richesse générée appartient au peuple tunisien. Bien que les exportations en 2023 aient été inférieures aux attentes, avec environ 200 000 tonnes au lieu de 300 000 tonnes, des signes positifs ont été observés avec la reprise des marchés traditionnels. Il a insisté sur la nécessité pour la société de garantir la durabilité de la production, face à la concurrence internationale. De plus, il a noté que la Russie et les États-Unis se retireront du secteur du phosphate dans les prochaines années, tandis que la Chine cherche à renforcer sa présence dans plusieurs pays, dont l’Algérie et la Tunisie.

 

 

Écrit par: Sarra Ben Omrane



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