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Hichem Ajbouni, expert comptable et membre de la commission parlementaire des finances, a dit que la politique de rigueur a été mise en œuvre durant ces dernières années, ce qui a engendré la détérioration des services publics, ajoutant qu’il n’existe pas une grande marge pour l’appliquer et en profiter.
Lors de son passage dans l’émission Ecomag, il a indiqué que le mot redynamisation ou encore réanimation de l’économie est devenu ridicule puisque l’état des lieux de l’administration tunisienne est connu par tout le monde. Aujourd’hui, il est de plus en plus urgent de changer les mentalités au sein de l’administration tunisienne et de limiter les obstacles.
Interrogé sur les propos de Kais Saied en rapport avec la politique de rigueur, il a précisé que le président a confondu entre la balance commerciale, les dépenses de l’Etat et la politique de rigueur, ajoutant qu’il n’est pas possible d’appliquer cette politique au niveau des dépenses relatives aux salaires et à la gestion, et que les dépenses d’investissement ont été, à chaque fois, sacrifiés. Ce qui a impacté la capacité de la Tunisie de créer de la richesse.
Selon lui, chercher des solutions pour combler le déficit budgétaire n’est qu’un calmant et des solutions provisoires, tandis que le véritable problème est lié à la création de la richesse, rappelant que toute aide financière ne peut être accordée par les Etats du Golfe qu’avec la bénédiction des Etats-Unis.
Et d’ajouter qu’il n’est pas possible de parler d’un sauvetage économique qui doit reposer, au préalable, sur la restauration de la confiance et la clarté des visions. Ce qui n’est pas envisageable en l’absence de certaines institutions et instances constitutionnelles.
D’après l’invité de l’émission Ecomag, le temps économique n’attend pas le temps politique, et qu’il était de bon aloi qu’un Conseil supérieur de la sûreté examine de près le dossier économique, rappelant que la priorité des priorités est le sauvetage des finances publiques.
Et d’enchaîner que les négociations avec le FMI sont actuellement inutiles, vu l’absence d’un gouvernement permanent et à la lumière des mesures exceptionnelles. En effet, il n’est pas possible de signer des accords avec la présidence de la République parce que cela contredit la Constitution. Ajbouni a estimé qu’il n’est pas envisageable de conclure un accord avec le gouvernement actuel d’ici la fin de l’année 2021.
“Le recours au marché monétaire international est quasiment impossible suite à la dégradation de la note souveraine de la Tunisie, d’autant plus que les pays voisins et amis souffrent des séquelles de la crise sanitaire”, a-t-il affirmé.
Ajbouni a aussi indiqué que la Banque Centrale de Tunisie a exprimé explicitement sa position concernant la loi portant relance économique, considérée comme un cadre légal formalisation les opérations de blanchiment d’argent et constituant une menace pour la Tunisie, risquant de la réintégrer dans la liste grise des pays qui ne collaborent pas assez dans le domaine du blanchiment d’argent et de financement du terrorisme. Et de poursuivre que cette loi a été promulguée à la mesure des intérêts de Nabil Karoui.
Written by: Islam Sassi
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