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Houssem Hammi : La Tunisie est en train de refaire les mêmes erreurs et la consultation nationale a échoué!

today15/03/2022 9

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Le coordinateur général de la Coalition Soumoud, Houssem Hammi, a déclaré aujourd’hui, le 15 mars 2022, que la Coalition a recommandé le changement du processus d’une manière participative, car le système consacré par la Constitution de 2014 n’est pas résilient. 

Invité du plateau de l’émission Hdith Esse3a, Hammi, a ajouté que la Coalition Soumoud a appelé depuis plusieurs années à la révision de la loi électorale pour permettre au Parlement de jouer pleinement son rôle législatif.

L’accent a été mis sur la consultation nationale qui a échoué, selon ses dires, vu la faiblesse de l’affluence des tunisiens, soulignant qu’il faut revoir toutes les politiques en Tunisie. En outre, on ne peut parler de politiques écologiques ou culturelles que si le peuple jouit d’un minimum de dignité.

Il est encore revenu sur l’activation de l’article 80 de la Constitution par le président de la République, expliquant que cette décision intervient après le blocage total de toutes les institutions de l’Etat. D’ailleurs, Méchichi avait l’intention d’enclencher un processus similaire à celui suivi par Saied. Heureusement, Saied est parvenu à activer l’article 80 et c’est grâce à ce pas que nous vivons dans un état d’exception différente.

Et d’ajouter que la Coalition Soumoud aspire que le pouvoir législatif soit directement élu par le peuple et que le pouvoir exécutif soit unifié, expliquant que la séparation des pouvoirs ne signifie pas qu’ils ne sont pas interdépendants.

“La Tunisie est en train de commettre les mêmes erreurs”, a-t-il ajouté.

Pour sa part, le professeur de droit constitutionnel, Amine Mahfoudh, a indiqué que la consécration juridique des droits et des libertés ne suffit pas, regrettant que la Tunisie n’a pas réussi à les garantir dans son histoire constitutionnelle.

Selon ses dires, les droits ne sont pas garantis en Tunisie quoiqu’ils soient consacrés par les Constitutions, puisque le pouvoir judiciaire n’a pas reconnu la valeur constitutionnelle de ces droits et a rejeté le contrôle de la constitutionnalité des lois. 

“Jusqu’aujourd’hui, des lois pénales prévoient encore des peines privatives de liberté. Il est temps de tourner la page de la Constitution de 2014”, a-t-il affirmé.

Mahfoudh a noté, dans le même contexte, qu’il convient de rédiger une nouvelle Constitution et que la commission chargée de synthétiser les grandes orientations et résultats de la consultation nationale doit proposer l’élaboration d’une nouvelle Constitution qui consacre l’Etat de droit et des institutions, garantit les droits et libertés, et reconnaît l’indépendance de la “fonction” judiciaire.

 

Écrit par: Islam Sassi



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