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“Aujourd’hui, l’Etat tunisien brille par son absence”, a déclaré le député au sein du Parlement gelé, Iyadh Elloumi, ce lundi 7 décembre 2021, considérant que la loi de finances est le rendez-vous annuel le plus important qui permet d’évaluer la performance du gouvernement. Selon lui, plusieurs gouvernements ont démissionné en raison de leur échec à faire passer la loi de finances.
Selon l’invité de l’émission Hdith Esse3a, on est passé d’un d’Etat fiscal à un Etat national, mettant l’accent sur le flou caractérisant l’élaboration de la loi de finances pour l’année 2022, dans l’objectif de persuader les tunisiens que la situation s’est améliorée.
Elloumi a rappelé, dans ce contexte, qu’il appartient à l’administration de préparer la loi de finances et que les autres parties n’interviennent qu’a posteriori, notant que le problème du pays est purement structurel et que la crise des finances publiques n’est qu’une partie de ce problème.
Le député au sein du Parlement gelé, Iyadh Elloumi a mis l’accent sur la volonté d’occulter la vérité, critiquant la “stérilité” des visions des responsables chargés d’élaborer le budget. D’ailleurs, ces personnes n’ont pas changé depuis 2011, en dépit de leur incompétence en matière fiscale.
Et d’ajouter qu’il ne convient pas de suivre une démarche unilatérale et de s’isoler, dans la mesure où “les peuples qui se respectent, n’interagissent pas avec un régime autocratique”.
Au sujet des financements accordés par le FMI, l’invité de l’émission Hdith Esse3a, a noté que plus de 13 pays sinistrés ont sollicité l’aide du FMI après la crise sanitaire, dont 3 pays qui se trouvent dans une situation similaire à celle de la Tunisie.
D’après ses dires, les déclarations du président Saied cadre mal avec les enjeux de l’heure et les objectifs du 25 juillet, citant à ce titre l’exemple de la fermeture de l’INLCC, censée jouer un rôle cardinal dans la guerre contre la corruption menée par Saied.
Et de poursuivre que cette lutte contre la corruption suppose l’indépendance de la justice. Or, de quelle lutte contre la corruption parle-t-on quand tous les pouvoirs sont concentrés dans la main d’une seule personne?
Au micro de Walid Ben Rhouma, le député Elloumi a indiqué que le budget du service judiciaire doit représenter de 1 à 5% du budget de l’Etat, rappelant que la corruption ne peut pas être abolie parce qu’il s’agit d’un défaut “humain”.
Il a aussi abordé les rapports des bailleurs de fonds internationaux qui indiquent que la Tunisie sera dans l’obligation de solliciter le Club de Paris pour la restructuration de ses dettes.
“En tant qu’expert comptable et politicien, je pense que cette démarche ne pourra pas fonder un Etat”, a-t-il confié, considérant que tout Etat démocratique repose sur la transparence et la lutte contre la corruption.
Et d’enchainer que le président de la République a freiné la vie politique, et la démocratie tunisienne naissante, ajoutant qu’il doit assumer la responsabilité des répercussions de ces décisions.
Written by: Islam Sassi