Express Radio Le programme encours
Jihed Haj Salem, chercheur en sciences sociales qui travaille sur les jeunes dans les quartiers populaires, a indiqué, ce vendredi 14 janvier 2022, lors de son passage dans l’émission Expresso, que le conflit social était à son apogée entre 2010 et 2011. Mais, le système politique n’a pas pu répondre aux revendications du peuple, à l’origine de l’explosion sociale durant cette période.
Il a mis l’accent sur la rupture entre les préoccupations du système politique et les revendications économiques et sociales du peuple tunisien qui se poursuit, 10 ans après la révolution.
L’Etat s’oriente progressivement vers une politique d’austérité ..
Selon l’invité de l’émission Expresso, la loi de finances 2022 et le programme de réformes préparé par la présidence du gouvernement pour la reprise des négociations avec le FMI, annoncent que l’Etat s’oriente vers une politique d’austérité. Autrement, l’Etat ne se penchera pas, dans les années qui viennent, sur l’amélioration des services publics ( santé, culture, éducation etc..).
D’ailleurs, il ne faut pas oublier que la marginalisation des services publics était l’un des facteurs qui ont enclenché la révolution en 2010. Cette politique d’austérité cadre mal avec les attentes du peuple tunisien qui aspirent à ce que l’Etat investisse massivement dans l’amélioration de la qualité de ces services.
Haj Salem a noté que l’Etat s’intéresse peu aux attentes du peuple et ses revendications sociales relatives au droit à l’emploi et au droit à un environnement sain. Pire encore, la situation s’est aggravée avec l’ampleur qu’avait prise les soulèvements sociaux.
Il a ajouté dans ce sens, que les indicateurs de l’immigration clandestine sont très mauvais et ce, malgré la quasi-militarisation des frontières maritimes de la Tunisie, appelant ainsi à revoir la nature des rapports avec la partie européenne.
L’invité de Wassim Ben Arbi a également appelé à engager un véritable dialogue national, un dialogue impliquant les jeunes, les organisations nationales et la société civile, pour mettre en place un programme de réformes profondes et structurelles au service de la société et de l’Etat.
Et d’ajouter qu’on ne peut pas trouver des solutions de sortie de crise et de mener le pays à bon port en méprisant le rôle des organisations nationales, des syndicats et de la société civile.
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Written by: Islam Sassi
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