L’économie tunisienne en chiffres

• Croissance économique

Le produit intérieur brut de la Tunisie a enregistré au troisième trimestre 2022 sa meilleure performance depuis le début de l’année (+2,9% en rythme annuel) et ce, malgré l’aggravation de la détérioration de la conjoncture mondiale, la piètre année agricole (+1,1% en g.a.) et le recul des industries extractives (-13,6% en glissement annuel pour le pétrole et phosphate, -19,9% en g.a. pour les mines). Une performance surprenante que l’Institut National de Statistiques attribue aux activités de services, notamment grâce au tourisme (croissance de +16,6% en g. a. pour le secteur de l’hôtellerie et de la restauration).

• Emploi et chômage

Selon les données de l’INS, l’ensemble des Tunisiens en âge de travailler (population active) a baissé de près de 150 mille personnes depuis le début de l’année et de -3,1% en g.a. L’économie tunisienne a détruit plus de 56 mille emplois au troisième trimestre de 2022. Malgré une croissance surprenante par son ampleur, le taux de chômage est resté stable : 15,3%. Comme par le passé, il frappe les femmes (20,4%) davantage que les hommes (13,2%), les jeunes âgés entre 15 et 24 ans

(37,8%) et les diplômés de l’enseignement supérieur : 24,3%.

• Population

Selon l’estimation officielle des Nations Unies, la population tunisienne a doublé depuis la fin des années 1970 pour s’établir depuis le 15 novembre 2022, à 12 111 068 habitants. À ce niveau, elle représente 0,15% de la population mondiale qui a dépassé à la même date, le cap des 8 milliards d’humains. La Tunisie est désormais le 79ème pays du monde par la taille de sa démographie. L’âge médian de la population tunisienne est le plus élevé d’Afrique (32,8 ans). C’est aussi une population largement urbanisée : 70,1% vs 55% en moyenne mondiale.

• Commerce extérieur

Au terme des dix premiers mois de l’année, le déficit commercial tunisien s’est creusé à plus de 21,3 milliards de dinars contre 13,3 milliards à la même époque de l’an dernier. La facture énergétique et représente désormais 37,2% du solde commercial. La Chine a détrôné la France et devient le deuxième fournisseur de marchandises de la Tunisie. La flambée des prix mondiaux des produits de base induite par la guerre russo-ukrainienne, s’est traduite par un gonflement nominal des échanges extérieurs de la Tunisie. Gonflement qui, compte tenu du déficit structurel qui marque le commerce extérieur tunisien, a impacté sur le déficit commercial.

• Compétitivité des talents

La Tunisie ne cesse de reculer au classement mondial établi par l’INSEAD, selon l’indice mondial de compétitivité des talents. Ce rapport d’analyse comparative, Global Talent Competitiveness Index, mesure la manière dont les pays du monde et les villes cultivent, attirent et retiennent les talents. Dans la dernière édition 2022, le pays affiche son plus mauvais rang : 91^ème sur 133 pays. Avec le Maroc (96^ème) et l’Algérie (104^ème), les trois pays du Maghreb sont les derniers de la classe dans la région méditerranéenne. Sur les 175 villes du monde les plus attractives pour les talents, Tunis pointe à la 164ème place ; la dernière dans la région arabe.

Source : Ecoweek n° 42 | 2022

Inès Zarrouk