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Mohsen Hassan : Il ne faut pas diaboliser les centres de collecte et de stockage …

today14/03/2022 54

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Lors de sa présence dans l’émission Hdith Esse3a, Mohsen Hassan, ancien ministre du commerce, a souligné que les problèmes d’approvisionnement en Tunisie dépassent la question  de monopole et des pratiques commerciales illégales induites par la faiblesse des structures de contrôle et les lacunes législatives.

Selon lui, ce problème est pluridimensionnel et doit être traité en tenant compte de plusieurs facteurs.

L’ancien ministre du commerce a fait savoir que la Tunisie importe 84% de ses besoins en blé tendre et 40% de ses besoins en blé dur, ainsi que la moitié de ses besoins en orge. De ce fait, la garantie de la sécurité alimentaire nécessite la révision de notre politique d’importation.

En effet, les entreprises publiques chargées de l’achat comme l’Office des céréales ont de sérieux problèmes de gouvernance et doivent faire l’objet de restructuration.

Il a souligné, dans ce cadre, que l’Etat n’a pas honoré ses engagements envers les entreprises publiques. A titre d’exemple, l’Etat doit près de 2.5 milliards de dinars à l’Office des céréales.

Il a ajouté qu’il est possible de regrouper les entreprises publiques chargées des achats dans une structure commune bien pourvue des moyens financiers et des ressources humaines.

Sur un autre plan, il a rappelé que la Tunisie n’a pas les moyens suffisants pour stocker les produits de base, sachant que cette capacité de stockage ne dépasse pas les 3 mois. D’où la nécessité de renforcer ce volet logistique.

Et d’ajouter que la Tunisie ne peut qu’importer les céréales, notant qu’il faut dire la vérité aux gens et que la farine et la semoule ne sont pas disponibles.

A cet effet, il faut fournir les moyens nécessaires pour importer nos besoins, outre la bonne gestion des eaux d’irrigation et la facilitation d’octroi des crédits agricoles.

Notre invité a également mis l’accent sur le volet législatif, à travers la révision de la loi du 15 septembre 2015 relative à la réorganisation de la concurrence et des prix, en élargissant l’étendue des prérogatives du conseil de concurrence de la concurrence.

Dans le même registre, il a indiqué qu’il convient de renforcer le rôle des structures de contrôle économique, soulignant que la lutte contre la spéculation doit être menée par le ministère du commerce et non pas par le ministère de l’intérieur.

“Le président Saied n’est pas entouré de conseillers économiques compétents et bien qualifiés”, a-t-il regretté.

La sécurité alimentaire requiert un nouveau regard et une nouvelle vision au niveau de l’importation, à travers l’unification des achats publics et la restructuration des entreprises publiques chargées desdits achats.

L’invité de Walid Ben Rhouma a aussi précisé que les circuits de distribution représentent des maillons dans le cycle de production et de commercialisation et doivent être habilités.

Il a abordé, dans ce sens, la situation des marchés en Tunisie, mettant l’accent sur leur infrastructure vieillissante. A cet effet, le président de la République doit renforcer le rôle des structures de contrôle économique, outre le développement des structures de contrôle fiscal.

Revenant sur la crise russe-ukraine, il a rappelé que l’envolée des prix du blé dans le monde va entrainer une hausse de 1.3 milliard de dinars des dépenses de subvention des produits de base.

De même, la crise économique que connait l’Europe va se répercuter sur la Tunisie et le taux de croissance ne dépassera pas les 2%.

Et de poursuivre que le taux d’inflation sera de chiffres et  le pouvoir d’achat de citoyen va se dégrader davantage. 

Selon lui, le stockage est l’un des mécanismes de régulation du marché, appelant à ne pas diaboliser les centres de stockages légaux dans la mesure où ils ne peuvent pas être accusés de monopole.

“La rationalisation de la consommation est nécessaire”, affirme Mohsen Hassan, ajoutant qu’il faut renforcer le contrôle au niveau des points frontaliers.

Il a poursuivi que nous vivons dans un chaos économique, politique et social, soulignant que les aspects constitutionnels et politiques représentent le cadet des soucis du citoyen tunisien.

 

Écrit par: Islam Sassi



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