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Nabil Abdellatif : La loi de finances 2022 sera adoptée d’ici fin décembre et la Tunisie retrouvera bientôt son équilibre

today02/11/2021 13

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Nabil Abdellatif, expert comptable et président d’honneur de l’Ordre des experts comptables, a déclaré, lors de sa présence dans l’émission Expresso du mardi 2 novembre 2021, que la question économique est aujourd’hui au coeur des préoccupations du citoyen tunisien.

Au micro de Wassim Belarbi, Nabil Abdellatif a considéré que les projets des lois de finances ont été adoptés d’une manière intéractive avec les organisations nationales durant ces dernières années,  et que des modifications y ont été apportées à la dernière minute, notant que le document fuité ne prévoit que certaines mesures fiscales.

Il estimé que le ministère des finances a procédé à certains changements au niveau des procédures fiscales avec l’introduction de certaines mesures incitant à l’investissement, quoiqu’il n’avait pas, jusqu’à alors, constaté de grands changements au niveau des difficultés rencontrées par les PME.

Selon lui, on ne peut pas parler des impacts de ces mesures sans examiner le budget de l’Etat, ajoutant que tout le monde attend le bouclage du budget de 2021. Quant aux ressources de 2022, il est unanimement admis que la Tunisie fera face à de grands problèmes à ce titre, après la dégradation de sa note souveraine par toutes les agences de notation, et ce, en raison de la détérioration de la situation économique engendrée par la crise liée du Covid.

Encore faut-il préciser, selon ses dires, que cette crise économique est le résultat et l’aboutissement naturel de nombreux problèmes et difficultés économiques cumulés au cours de ces dernières années, et n’est pas exclusivement et directement engendrée par la crise sanitaire.

Il a rappelé que toutes les institutions financières internationales réclamaient des réformes structurelles. Sauf que la Tunisie n’a pas honoré ses engagements. “La Tunisie aurait pu surmonter tous ces problèmes et trouver des solutions à cette situation boiteuse si elle avait honoré ses engagements eu égard à ces institutions”, a-t-il expliqué, ajoutant dans ce sens, que les vicissitudes des  finances publiques étaient flagrantes. Pourtant, aucune mesure ou décision n’a été prise pour régulariser cette situation.

Au sujet de la réunion entre le président Saied et le gouverneur de la BCT, tenue hier, 1er novembre 2021, il a réitéré que la Tunisie n’a pas honoré ses engagements et que les pivots de l’économie nationale sont intacts et qu’il faut les appuyer à travers le financement et une bonne gouvernance.

Et de poursuivre que les pays amis et voisins, qui ont promis d’accorder des aides à la Tunisie, ne tiendront leurs promesses que si la Tunisie répond favorablement aux conditions imposées par ces pays. La Tunisie doit s’apprêter à répondre à ces conditions, en contrepartie de ces financements. Pareillement pour le Fonds monétaire international, qui imposera aussi des conditions préalables avant d’accorder des prêts à la Tunisie.

L’invité de l’émission Expresso a estimé que le projet de loi de finances 2022 sera adopté d’ici la fin de l’année, et que la Tunisie retrouvera bientôt son équilibre. Il a également affirmé qu’il est possible de restaurer la confiance  les opérateurs tunisiens et étrangers, soulignant que l’Etat, ainsi que les institutions qui l’entourent sont débiteurs et qu’il convient de mettre en place une instance afin de liquider ces dettes, et par conséquent, avoir une vision plus claire permettant aux bailleurs de fonds d’accorder des prêts à la Tunisie.

Le président d’honneur de l’Ordre des experts comptables a appelé  à réintroduire des mesures relatives à la restructuration des PME et le rééchelonnement de leurs dettes, des mesures déjà adoptées par la loi de finance 2018.

Écrit par: Islam Sassi



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