Express Radio Le programme encours
L’écrivain et expert en développement Sghaier Salhi, a considéré que la prochaine période sera celle “des déviations et des conciliations pourries”, vu que le Parlement, ou encore la vitrine politique du régime est désormais au centre des préoccupations des autorités, tandis que le volet économique et social a été clairement marginalisé.
Cela n’est point spontané, selon l’invité du programme Eco-Mag car les élites n’avaient pas l’intention de changer le régime, mais plutôt de changer les personnes au pouvoir.
D’ailleurs, la réforme politique ne conduit pas nécessairement à la prospérité socio-économique du moment où c’est la volonté politique et la compétence qui peuvent changer la donne.
“Nous pourrions refaire les erreurs de 2011”, a-t-il estimé.
D’après ses dires, le président Saied se penche plutôt sur les questions de nature juridique et constitutionnelle, rappelant que son conflit avec le gouvernement Mechichi avait pour objet des dossiers purement politiques.
Au sujet de la lutte contre la corruption, Sghaier Salhi a affirmé qu’il n’est pas possible de connaître ses causes en raison des incompétences et des connivences.
En effet, la pauvreté, la corruption et le chômage reflètent l’absence d’une volonté politique soucieuse du changement et de la mise en place d’un nouveau système. Il est à noter que l’absence d’évaluation des anciennes expériences vise à protéger le système actuel.
Entre 2014 et 2019, la représentativité des partis politiques au pouvoir était marquée par la dominance des indépendants (47%)suivis de Nidaa Tounes (27%), Ennahdha (10%), Afek Tounes (6.5%) et enfin l’Union patriotique libre (2.8%). Ainsi, il est clair que l’administration ayant auparavant gouverné, était au pouvoir durant cette période.
D’après ses dires, la question du rôle de l’Etat se pose avec acuité et doit être clarifiée, soulignant que de nouveaux problèmes structurels, historiques, et fonctionnels ont apparu après la révolution.
Et d’ajouter que la hausse du taux de pauvreté est prévisible et s’explique par le manque de compétences et l’indifférence de l’Etat, indiquant que le fonctionnement du système actuel ne favorise pas la création de la richesse.
Written by: Islam Sassi