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Le politologue Alaya Allani a indiqué que les événements en Syrie sont liés à des événements antérieurs, en particulier après 2011, et aux intérêts des grandes puissances qui se disputent une position stratégique en Syrie, notamment l’Iran, la Turquie, la Russie, les États-Unis et certains pays du Golfe.
Il a décrit la Syrie avant la chute du régime Assad comme un État fragile, affirmant : « La chute de ce régime à une telle vitesse donne l’impression qu’il s’agissait d’un projet caché… ».
Il a également mis en exergue, au micro d’Expresso, ce mardi 11 mars 2025, une déclaration de Donald Trump avant son entrée à la Maison-Blanche, dans laquelle il affirmait : « La guerre en Syrie ne nous concerne pas… ». Selon lui, les événements ont pris une tournure différente après cette déclaration, avec l’émergence d’Ahmad Al-Sharaa, alias « Al-Joulani », soutenu par les grandes puissances.
L’analyste politique a indiqué que ces grandes puissances (Turquie, Iran, Russie, États-Unis…) sont impliquées à des degrés divers dans ce qui se passe actuellement en Syrie, notant que des réunions avaient été organisées entre ces pays avant la chute du régime Assad, considéré comme une « carte perdante », selon lui.
D’autre part, Allani a souligné que le nouveau gouvernement syrien n’avait pas d’agenda clair dès le début, se contentant de slogans et de déclarations, sans programme concret. Il a déclaré : « Soit ce gouvernement est sous la pression des agendas turc, américain et de certains pays arabes, soit il est incapable de répondre aux attaques armées survenues récemment… ».
Il a ajouté que ce gouvernement n’a pas établi de plan ni trouvé de méthode pour gérer la diversité ethnique et religieuse du paysage politique en Syrie.
Il a également évoqué l’accord « historique » entre le gouvernement actuel et les Forces démocratiques syriennes (FDS), qui comprend huit articles, dont le principal stipule le rejet des appels à la division et l’intégration de toutes les institutions civiles et militaires du nord-est de la Syrie sous l’administration de l’État syrien, y compris les postes-frontières, l’aéroport ainsi que les champs pétroliers et gaziers.
Enfin, Allani a affirmé que Ahmed al-Charaa ne pourra pas transformer la Syrie en un État démocratique en un temps réduit, en raison de l’absence d’une culture de citoyenneté et de la diversité ethnique et religieuse du pays.
Written by: Meher Kacem