Aram Belhadj: la loi de Finances inapplicable, le recouvrement de la dette extérieure quasi-impossible sans le FMI

L’expert économique, Aram Belhadj a affirmé que la loi de Finances 2024 est « inapplicable et ne consacre pas la souveraineté nationale, notamment avec une dette extérieure de plus de 16 milliards de dinars pour financer le budget de l’État ».

Il a précisé qu’il sera « quasiment impossible » de réunir cette somme, en l’absence d’un accord avec le Fonds monétaire international (FMI), indiquant que la souveraineté nationale et un tel montant emprunté à l’étranger ne vont pas de pair et mettant en exergue « la contradiction entre les slogans et la réalité ».

Et d’ajouter : « c’est bien de parler de souveraineté nationale, de restauration de la dignité de la Tunisie, de l’instauration d’une justice fiscale, de l’intégration de l’économie parallèle dans le circuit officiel, mais tout cela doit être concrétisé dans la loi de finances ». Et ce n’est pas le cas.

Aram Belhadj a expliqué, dans une interview accordée à « Acharaâ al Magharibi », que la recours à l’emprunt de 11 milliards de dinars sur le marché intérieur « pourrait entrainer de nombreux risques », notamment l’augmentation du taux d’inflation et la déstabilisation du secteur bancaire.

Il a, également, révélé l’absence de mesures majeures, qualifiant la LF 2024 de loi « ordinaire et habituelle ».

L’expert économique a, par ailleurs, fait savoir que le taux de croissance annoncé dans la loi de Finances, 2,1%, est difficile à réaliser, se référant au FMI qui avait déjà estimé que ce taux est irréalisable : « un taux de 1,8% pourrait être atteint ».