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Bassem Ennaifer : les taux d’intérêt élevés ont freiné le recours aux crédits bancaires

today20/12/2023 11

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L’analyste financier, Bassem Ennaifer a fait savoir que les Tunisiens (hors entreprises) ont emprunté des banques la somme de 28,4 milliards de dinars au cours des 9 premiers mois de l’année 2023.

Il a expliqué, au micro d’Ecomag, ce mercredi 20 décembre 2023, que la hausse des crédits bancaires n’a pas dépassé les 316,8 millions de dinars lors des neufs premiers mois de l’année en cours, contre une hausse de 880,8 MD pour la même période de 2022.

Selon Ennaifer, les taux d’intérêts élevées ont eu un impact direct sur le volume des emprunts bancaires.

Il a précisé que les crédits logement, dont l’encours a atteint, fin décembre 2023, la somme de 12,6 milliards de dinars (une hausse de 29 millions de dinars sur les 9 premiers mois de 2023), sont arrivés en première place. Une augmentation « insignifiante » selon l’analyste financier.

Il a expliqué cette stagnation par la hausse des taux d’intérêt, précisant qu’ils sont, en moyenne, de 10,57% au premier semestre de 2023 : « pour des prêts de 15 ans et plus, le client devrait donc rembourser plus du double de son prêt bancaire ».

Pour ce qui est des crédits d’aménagement du logement, ils ont enregistré une hausse de seulement 91 MD lors des 9 Premiers mois de 2023, contre une hausse de 257 MD pour la même période en 2022.

Concernant les crédits à la consommation, ils sont de l’ordre de 4,7 milliards dinars, expliquant qu’ils ont enregistré une augmentation de 203 millions de dinars au cours des 9 premiers mois de 2023, malgré le taux d’intérêt de 11,37%, contre une hausse de 288 MD en 2022.

Quant aux prêts véhicules, ils ont enregistré une baisse de 7 MD lors des 9 premiers mois de 2023, pour atteindre 389 MD.

Les prêts universitaires accordés lors des 9 premiers mois de 2023 sont, quant à eux, modiques et n’ont pas dépassé les 11,2 MD.

Bassem Ennaifer a indiqué que les Tunisiens ont toujours recours aux prêts bancaires, mais cette tendance a diminué considérablement, à cause, notamment, des taux d’intérêt, élevés : « désormais, le Tunisien considère le prêt bancaire comme la dernière alternative et n’y est recours que par nécessité absolue ».

Par ailleurs, l’analyste financier a affirmé que les crédits octroyés par les entreprises au long et moyen terme a enregistré une diminution de l’encours de 993 MD lors des 9 premiers mois de 2023. En revanche, les crédits à court terme ont, quant à eux, enregistrés une hausse de 1416 MD pour la même période en 2022.

Expliquant ce phénomène, il a indiqué que les entreprises prennent des crédits bancaires pour l’exploitation (paiement des salaires, matières premières, paiement des fournisseurs, sécurité sociale, etc…), alors qu’elles sont réticentes quant au recours aux crédits bancaires pour l’investissement : « les entreprises, spécialement les PME, n’enregistrent plus suffisamment de bénéfices pour investir. Le flou économique a également eu un impact négatif sur l’octroi de crédit à long terme ».

 

Written by: Meher Kacem



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