Abdelkader Boudrigua : Il nous faut au moins 2 ans pour améliorer la note souveraine de la Tunisie

Abdelkader Boudrigua, président du Cercle des financiers, a indiqué que le déclassement de la note souveraine de la Tunisie par l’Agence de notation Moody’s a été prévue, et le gouvernement sera confronté à de grandes difficultés lors de l’élaboration de la loi de finances.

En effet, le recours à l’endettement sur le marché intérieur aura des répercussions inflationnistes et que l’honoration des engagements de la Tunisie sera au détriment de l’investissement et de sa réserve en devises. De ce fait, la Banque Centrale de Tunisie (BCT), sera incapable de consolider le dinar en 2022.

“J’opterai pour les effets inflationnistes, ça serait une option moins lourde que la banqueroute”, a-t-il dit, ajoutant que la réserve en devises de la BCT sera épuisée, si la Tunisie tâche d’honorer ses engagements et recourir au marché intérieur. Boudrigua a souligné que la dégradation de cette réserve rendra la BCT inapte à consolider le dinar et à maîtriser l’inflation.

Selon lui, l’endettement extérieur aura des coûts élevés, à défaut d’un accord avec un FMI, notant que tout accord avec le FMI doit être basé sur des négociations politiques, outre les négociations d’ordre technique. 

L’invité du programme Ecomag a souligné que la politique suivie par la Tunisie avec les agences de notation internationale est erronée depuis la révolution, considérant que l’amélioration de la note souveraine de la Tunisie prendra entre 2 et 7 ans et qu’il convient de trouver un accord avec le FMI avant d’entamer les réformes.

Et d’ajouter que la dégradation de la note souveraine actuelle est probable, notamment avec le maintien des perspectives négatives, appelant à instaurer un minimum de stabilité.

Boudrigua a aussi dit que le FMI a accordé une grande aide financière à la Tunisie  durant les dernières années, à défaut d’une vision claire, ce qui a aggravé davantage la crise financière. 

L’invité de l’émission Ecomag a considéré que le régime actuel en Tunisie ne permet pas de prendre des mesures économiques, ajoutant qu’il est toujours possible de trouver une solution politique, et de clarifier la vision et les orientations du gouvernement.