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L’analyste financier Bassem Ennaifer a déclaré, vendredi 13 octobre 2023, que le nombre d’employés du secteur public diminuera d’ici 2027, en raison du départ à la retraite d’un grand nombre d’entre eux.
« Entre 2024 et 2027, 81 189 employés et ouvriers seront à la retraite, soit 12,4 % du total des employés de l’État estimé à 654 922 en 2022 », a-t-il ajouté.
Il a, en effet, souligné que tout ce manque à gagner ne sera pas compensé et que la fréquence de recrutement va diminuer selon la politique de l’État.
Il a, également, expliqué que la possibilité d’une réduction de 10 % du nombre d’employés du secteur public permettrait de réduire le coût des salaires de 10 %, et que d’ici 2027, le coût des salaires serait inférieur à 12 % du produit intérieur brut, soit le pourcentage qui a été évoqué lors des négociations avec le Fonds monétaire international au cours des dernières années.
En outre, Ennaifer a estimé que les finances publiques pourraient connaitre une amélioration en réduisant les salaires d’ici 2027, notant que la tendance des Tunisiens à travailler à l’étranger serait une source de devises et contribuerait également à réduire les taux de chômage à travers le recrutement pour remplacer ces compétences.
Il a, par ailleurs, insisté sur le fait de trouver des ressources pour recouvrer les dettes.
« La fin de 2023 sera meilleure que prévu et également meilleure que la fin de 2022 », a-t-il ajouté.
Il a, par ailleurs, évoqué l’importance des revenus touristiques et des envois de fonds des Tunisiens à l’étranger cette année, outre la diminution du déficit commercial, et le contrôle de l’offre en fonction des priorités.
Ennaifer a, aussi, parlé de l’accord visant à mobiliser un prêt mutualisé en devises auprès de 18 institutions bancaires locales d’un montant équivalent à environ 750 millions de dinars en dinars, soulignant qu’il n’a aucun impact sur les avoirs en devises.
Ennaifer a, également, évoqué le taux de croissance négatif du secteur agricole qui a affecté le taux de croissance au cours des six premiers mois de 2023, sachant que cette situation va se poursuivre en raison du manque de pluie, du changement climatique et de la sécheresse, ce qui affectera la production au cours de l’année 2024 et affectera, par conséquent, le taux de croissance.
Concernant le taux d’inflation, il a estimé qu’il devrait augmenter de 9,4 % à 9,8 %, et la banque centrale ne réduira pas le taux d’intérêt, qui restera élevé pendant une longue période.
Selon lui, la politique budgétaire doit garantir que le taux d’intérêt soit cohérent avec le taux d’inflation, en particulier le taux d’inflation implicite.
« Les exportations, la production de phosphate et le tourisme doivent être améliorés, et on s’attend à ce que le déficit actuel soit réduit pour atteindre 4,5 % », a-t-il avancé.
En effet, le taux de croissance devrait atteindre 2,6 % en 2025, résultant d’une baisse de l’inflation à moins de 6 %, selon ses dires.
« L’année 2024 sera difficile, mais la Tunisie peut surmonter ces difficultés », a-t-il conclu.
Written by: Yosra Gaaloul