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Immigration: Restrictions Croissantes pour les Étudiants Africains avec la Nouvelle Loi

today25/12/2023 69

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L’inquiétude grandit parmi les étudiants africains suite à l’adoption de la loi sur l’immigration par le Parlement le mardi 19 décembre. Cette législation, qui renforce les conditions d’arrivée et de séjour en France, prévoit une augmentation des frais de scolarité pour les étudiants étrangers, les obligeant à verser une « caution de retour » et les soumettant à des quotas. Ces mesures sont perçues comme « discriminatoires » par les syndicats et les associations.

En 2020, la France se classait au sixième rang mondial en termes d’accueil d’étudiants étrangers, avec 400 000 élèves. Le Maroc était le pays le plus représenté, avec près de 46 000 ressortissants inscrits dans des établissements d’enseignement supérieur français, suivi de l’Algérie avec 31 000 étudiants. Environ 15 000 étudiants sénégalais, 13 000 Tunisiens et 10 000 Ivoiriens étaient également inscrits dans les écoles et universités françaises.

En plus de la « caution de retour », la loi envisage la mise en place de droits d’inscription différenciés pour les étudiants étrangers. Déjà en 2019, des frais d’inscription majorés avaient été introduits dans le cadre du plan « Bienvenue en France ». Cependant, cette majoration a été peu mise en œuvre, les présidents d’université ayant largement exercé leur droit d’exonération. Selon Campus France, en 2023, 42 universités (soit 57 %) exonèrent entièrement les étudiants étrangers, tandis que 16 universités (soit 22 %) appliquent une exonération partielle en fonction de critères linguistiques, géographiques ou académiques. Seules 13 universités (soit 18 %) appliquent intégralement les frais majorés.

Le projet de loi cible également les critères de demande de visa long séjour, qui étaient déjà compliqués en raison de la dématérialisation. Actuellement, la délivrance de ce titre est conditionnée par le « caractère réel et sérieux des études », évalué « au regard des éléments produits par les établissements de formation et par l’intéressé ». Le projet de loi impose désormais à l’étudiant de justifier chaque année du « caractère réel et sérieux de ses études ».

En pratique, pour obtenir un visa long séjour avec la mention « étudiant », valable de 4 mois à un an, l’étudiant doit disposer d’au moins 615 euros par mois, soit 7 380 euros par an, et justifier cette somme par une attestation bancaire.

(Le Monde)

Écrit par: Sarra Ben Omrane



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