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Karbai: « La Tunisie n’est pas garde-frontières! »

today17/07/2023 24

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Le militant civil et politique en Italie, Majdi Karbai, a déclaré aujourd’hui, lundi 17
juillet 2023, que “la société civile et les militants dans le domaine des droits de
l’homme et de l’immigration en Italie et aux Pays-Bas condamnent l’accord signé
entre la Tunisie et l’Union européenne”.
Karbai a, affimé, lors de son passage à l’émission Expresso, que l’accroissement
des demandes d’asile et de l’immigration représente, désormais, un vrai problème
pour l’Union européenne.
En effet, Giorgia Meloni, à la tête du gouvernement italien, s’oppose totalement
au phénomène de la migration. Elle a d’ailleurs été élue sur la base d’un
programme qui vise la réduction de la migration en générale et la migration
clandestine en particulier.
De son côté, Karbai a affirmé que l’accord concerne la migration clandestine. En
effet, l’Italie et l’Union européenne ont proposé à la Tunisie la possibilité d’une
coordination dans le domaine de la recherche et du sauvetage, sous la
supervision et la participation de la Libye, de Malte et de l’Italie.
Garde-frontières
Karbai a indiqué que les activités se déroulent dans la mer territoriale tunisienne,
d’où il est possible de surveiller les bateaux.
En fait, la Tunisie s’est engagée à renvoyer les migrants et à les expulser, ce qui
est contraire aux lois internationales, car il y a des migrants qui viennent de pays
dangereux.
« Ceci ne peut aller au-delà du rôle de garde côtière, ce qui est inhumain
sachant que l’accord stipule que la Tunisie ne sera pas garde-frontières », a-t-il
avancé.
Par ailleurs, Karbai a indiqué que Saied avait affirmé que la Tunisie ne pourrait
pas jouer le rôle d’un garde-frontières, alors que 79 000 migrants ont été renvoyés
depuis 2019. En effet, les opérations de migration clandestines sont surveillées
par des drones qui partent des bases militaires de Malte ou d’Italie, surveillant

ainsi les mouvements de migration pour en indiquer les coordonnées aux gardes-
frontières. « Généralement, la Tunisie doit prendre en charge les migrants, mais ce sont les associations et les ONG qui utilisent leurs propres bateaux. » a-t-il
expliqué.

Absence d’approche humanitaire!
« On ne parle plus d’humanité lorsqu’un tunisien meurt asphyxié dans un centre de détention et d’expulsion à
Marseille », a-t-il affirmé.

Karbai a, également, évoqué la condamnation et l’expulsion des immigrés
tunisiens de la part du parlement italien, surtout en présence de rapports
médicaux indiquant que ces expulsions sont effectuées sous anesthésie et sous
psychotropes.
D’après Karbai, les Italiens ne sont pas fiers de ce mémorandum, car il contient un
accord avec un pays qui a déplacé des immigrants et les a poussés vers des
zones frontalières.
Selon lui, il y’aura une rétissence par rapport à l’accord qui représente une
répression contre les migrants.
« Des commissions parlementaires de l’Union européenne vont formuler les grands
axes de l’accord qui devrait être approuvé par 27 pays, sachant que le
phénomène de l’immigration en représentera l’axe principale », a-t-il fait savoir.
Démocratie!
Karbai a déclaré, lors de son intervention téléphonique que le mémorandum est
censé être étudié et discuté avant d’être signé et publié, soulignant que la
manière avec laquelle il a été traité ne reflète ni une approche démocratique ni
participative.
Selon Majdi Karbai, le chef de l’Etat n’a pas bien saisi les points clés de l’accord.
Par ailleurs, Karbai a affirmé que Giorgia Meloni ne peut pas présenter une
approche humanitaire de la migration.

« Pour elle, il s’agit de laisser les migrants mourir en dehors de leurs frontières », a-
t-il déclaré.

Écrit par: Yosra Gaaloul



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