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Lassaâd Dhaouadi : N’importe qui peut intervenir dans les circuits de distribution et les autorisations ont ruiné l’économie tunisienne

today25/03/2022 35

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Le président de l’Institut tunisien des conseillers fiscaux, Lassâad Dhaouadi, a déclaré, ce vendredi 25 mars 2022, que le décret-loi relatif à la lutte contre la spéculation illicite ne suffit pas, à lui seul, à lutter contre ces pratiques. Il vaut mieux, d’après ses dires, organiser toutes les activités et les professions en rapport avec les circuits de distribution.

“On écoute cette symphonie des circuits de distribution, depuis plus de 35 ans”, a-t-il affirmé.

Lors de sa présence dans l’émission Hdith Esse3a, Dhaouadi a déploré l’intervention des criminels et des blanchisseurs d’argent dans les circuits de distribution, regrettant que la Tunisie traverse une période de corruption, d’ignorance et d’anarchie sans précédent.

Notre invité a rappelé qu’il avait suggéré la réactivation du Conseil national des services, inactif depuis 2006, notant que ce Conseil sera chargé de réglementer et d’organiser les activités économiques en Tunisie. Il est présidé par le ministre du commerce et formé des représentants des ministères concernés.

Selon lui, les licences et autorisations ont détruit le pays et favorisé l’anarchie et le chaos économique. “Ceux qui ont la mainmise sur les services publiques et occupent des postes clés au sein des ministères sont derrière cette anarchie”, accuse le président de l’Institut tunisiens des conseillers fiscaux.

N’importe qui peut intervenir dans les circuits de distribution

L’invité de Walid Ben Rhouma a indiqué que la carte d’agriculteur aurait du être délivrée par le ministère de l’agriculture et non pas par l’organisation agricole (UTAP), accusant le ministère d’être à l’origine de la dégradation du secteur.

“80% des vendeurs de gros vendent leurs produits devant le marchés pour ne pas payer les taxes”, a-t-il souligné, appelant à procéder à la purgation des lois qui favorisent la corruption et à mettre fin à la réconciliation qui a consacré l’impunité et la pratique des pots-de-vin. 

Le service public est occupé par des gangs !

Selon Dhaouadi, plusieurs lois corrompues et criminelles sont encore en vigueur et l’Etat est une pépinière de la contrebande et des contrebandiers car la plupart de ses lois ont été rédigées par ceux qui occupent l’administration corrompue.

“Le service public est colonisé par des gangs et des mafieux”, réaffirme l’invité de l’émission Hdith Esse3a, ajoutant qu’il faut assainir ceux qui veillent sur l’application des lois pour lutter contre la corruption et afin de restaurer la confiance des tunisiens dans les lois.

Le président de l’Institut tunisien des conseillers fiscaux a appelé à renforcer les sanctions infligées à ces personnes et à les priver des services publics ainsi que de l’exercice de toutes les activités économiques.

Et d’ajouter que plusieurs dossiers n’ont pas été ouverts à cause des partis de la destruction et de la fragmentation de l’Etat, signalant que les biens des milliers voire des dizaines de milliers n’ont pas été confisqués et que les corrompus n’ont pas été poursuivis en justice ni avant ni après 2011.


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Écrit par: Islam Sassi



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