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L’économie tunisienne en chiffres

today30/01/2023 108

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Global Risks Report : Risques sur la Tunisie

Le Global Risks Report est une étude annuelle publiée à l’occasion de la tenue du Forum économique mondial (Davos). L’étude se fonde sur les évaluations des opinions de 1200 responsables politiques, experts internationaux reconnus et décideurs de haut niveau, afin d’attirer l’attention des gouvernants sur la nécessité d’une approche collective en matière de gestion des grands risques.

Dans le rapport 2023, la crise du coût de la vie, conséquence de l’inflation exacerbée par la guerre en Ukraine et de la réouverture post-Covid de l’économie, est le risque planétaire numéro un pour les années 2023-2024. Il n’est pas le seul. Les conflits géopolitiques ont déclenché une série de risques mondiaux profondément interconnectés dont, notamment des crises de l’approvisionnement en énergie et en nourriture, une forte augmentation du surendettement, etc.

Le rapport fournit entre autres, une liste des risques qui menacent la plupart des pays du monde. S’agissant de la Tunisie, cinq menaces sont clairement identifiées. Une crise de la dette semble planer prioritairement dans le paysage des risques à court terme. Plus grave est le deuxième risque identifié par le rapport. Il s’agit tout simplement du risque d’un effondrement de l’État qui ne manquerait de se produire dans le sillage de graves crises d’approvisionnement en produits de base (troisième menace identifiée) et d’’une crise du coût de la vie (quatrième menace identifiée). Le dernier risque identifié par le rapport a trait à l’inflation. Celle-ci risque d’être rapide et/ou soutenue et agirait comme un cancer qui ronge la société ; un fléau qui susciterait mécontentement et agitation sociaux qui précipiteraient l’instabilité politique et l’effondrement de l’État.

Finances publiques 

Les données relatives à l’exécution du budget de l’État à fin octobre 2022, ne rendent pas compte de manière pertinente de la situation réelle des finances publiques car les deux derniers mois de l’année sont particulièrement importants pour se faire une idée sur les dépenses publiques. Cela étant, une remarque générale s’impose : le taux de réalisation des opérations budgétaires s’établit au terme des dix premiers mois de l’année, à un niveau inférieur aux prévisions contenues dans la la loi de finances rectificative 2022.

En effet, malgré la très bonne tenue des recettes (elles sont en hausse de +20,5% en g.a dont, +17,9% pour les seules recettes fiscales), le taux de réalisation reste inférieur à la normale : 76,7% vs 83,3%. Les recettes fiscales ont profité de l’inflation comme en témoigne la hausse des impôts sur le commerce extérieur (+24,2% en g.a) ou les impôts sur biens & services : +16,1% en g.a.

En revanche, les dépenses totales de l’État n’ont augmenté entre-temps que de +9,8% en g.a. En revanche, les dépenses courantes ont augmenté à un rythme légèrement supérieur à celui des recettes courantes : 17,8% en g.a vs +17,2% en g.a. Une augmentation importante qui résulte quasi exclusivement de l’emballement des dépenses au titre des subventions des prix des produits de base : +78,2% par rapport à la même période de l’année dernière. La relative modération du rythme de croissance des dépenses totales de l’État résulte des « économies » réalisées sur les dépenses sur biens & services qui ont quasi stagné en 2022 (-0,1% en g.a) et sur les dépenses d’investissements directs de l’État : -14,3% en g.a.

Compte tenu du différentiel de croissance entre recettes et dépenses, le déficit budgétaire -qui est provisoire à ce stade-, est ramené à 4,6 MMDT contre -6,0 MMDT à fin octobre 2021 soit, -3,3% du PIB vs -4,6% du PIB à fin octobre 2021 et -5,5% à fin octobre 2020.

Dette publique

Selon les données du ministère des finances arrêtées à fin octobre 2022, le stock de dette publique a enflé de 9,2 MMDT entre octobre 2021 et octobre 2022 en progression en g.a de +9,2% qui résulte d’une hausse de +12,7% de l’endettement intérieur et de +6,6% de l’endettement extérieur. En % du PIB, la dette publique ressort à 78,4% soit, le niveau le plus élevé depuis le début des années 2010. Ce qui marque 2022, c’est la poursuite de la baisse de la part de l’endettement extérieur de l’État : 59,2% du stock total de dette contre 60,6% il y a un an et une moyenne de 64,1% en 2010-2020.

Le service de la dette publique n’a pas augmenté selon les données arrêtées à fin octobre en 2022 : 11,24 MMDT vs 11,30 MMDT à fin octobre 2021 en raison d’une charge de remboursement du principal de la dette moins importante : 7,7 MMDT vs 8,1 MMDT il y a un an. Bien que la dette intérieure ne représente que 40,8% de l’endettement total de l’État, la charge qu’elle fait peser sur le budget de l’État est nettement plus élevée : 6,57 MMDT vs 4,67 MMDT.

Diffusion des technologies numériques

Les données relatives au troisième trimestre 2022 telles que mises à jour par l’Instance Nationale des Télécommunications (INT), indiquent la poursuite de la croissance des usages et des infrastructures numériques. La téléphonie fixe continue de bénéficier du besoin d’accéder à internet et croît à un rythme plus de deux fois plus rapide que la téléphonie mobile.

En effet, le marché de la téléphonie a progressé globalement de +3,1% au T3-2022 par rapport au même trimestre de l’an dernier cependant que la téléphonie fixe a crû de +7,5% en glissement annuel (g.a) contre +2,6% en g.a pour la téléphonie mobile. La part du fixe dans le total des abonnés s’établit en 2022 à 9,8% contre 6,7% il y a cinq ans (moyenne des trois trimestres de l’année 2017).

 Le marché de l’internet compte en Tunisie au terme du T3- 2022, 12,73 millions d’abonnés dont 1,63 million (12,8% du total) pour l’internet fixe et 11,10 millions pour l’internet mobile. À 87,2%, la part de l’internet mobile reste nettement en retrait du niveau atteint il y a cinq ans : 91,1% durant les trois premiers trimestres de 2017. Des données qui témoignent que les ménages qui ont accès à internet à domicile sont de plus en plus nombreux et que les ménages équipés d’un ordinateur à domicile sont également de plus en plus nombreux. Un phénomène sans doute stimulé par la pandémie qui a impulsé le travail et la formation à distance. Notons enfin, que la bande passante internationale a passé à 1210 Giga bytes/sec en 2022 contre 1110 Gb/s il y a un an.

Intelligence artificielle

Le « Government AI Readiness Index 2022 » élaboré par le cabinet de conseil britannique spécialisé dans les domaines de l’intelligence artificielle et de la transformation digitale, Oxford Insights, classe 181 pays en se basant sur 39 indicateurs répartis sur trois grands piliers : « Gouvernement » ; « Secteur technologique » et « Données & infrastructures ».

Dans le rapport 2022, la Tunisie occupe le 70ème rang mondial avec un score de 46,81 points sur une échelle de 100. Un score qui la range au 10ème rang dans la région MENA et au quatrième rang à l’échelle du continent africain. Dans la région Afrique du Nord, seule l’Égypte réussit mieux que la Tunisie (65ème mondial avec un score de 49,42). Globalement, la Tunisie apparaît mieux préparée à l’AI que le Maroc sauf en matière de « données & infrastructures » où le Maroc est mieux doté que la Tunisie.

La Tunisie a réussi en 2022 à améliorer son rang mondial et son score : 70ème vs 77ème en 2021 et un score de 46,81 vs 45,71 en 2021. Elle reste cependant encore loin de ses performances des années 2019 (54ème mondial) et 2020 (69ème).

Endettement auprès du FMI

Dans la liste des pays les plus endettés auprès du Fonds monétaire international, mise à jour cette semaine (le 24 janvier 2023), 94 pays du monde sont endettés auprès du Fonds pour un encours total de 111,56 milliards de DTS (ou 150,62 milliards de dollars). Trois pays d’une dimension géographique et démographique autrement plus importante que la Tunisie, sont lourdement endettés auprès du FMI.

La Tunisie est endettée auprès du FMI à hauteur de 1525,9 millions de DTS ce qui, au cours du DTS /Dollar (1,35012en date du 25 janvier 2023) équivaut à 2060,17 millions de dollars. Un encours qui place la Tunisie au 12ème rang des pays les plus endettés auprès du Fonds.

Huile d’olive

Selon la dernière mise à jour du FMI, le prix mondial de l’huile extra vierge s’établissait en décembre 2022 à 5792,4 dollars la tonne métrique après 5145,1 dollars au mois précédent. À ce niveau, il est en hausse de +12,6% en rythme mensuel et de +40,4% en glissement annuel (ou g.a). C’est également le niveau de prix le plus élevé enregistré depuis le mois de février 2006 : 5820,5 dollars la tonne métrique.

 

Source : ECOWEEK

Written by: Rim Hasnaoui



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