Actualités

L’économie tunisienne en chiffres

today10/10/2022 32

Arrière-plan
share close

 

  • Inflation

Les statistiques de la hausse des prix publiées cette semaine par l’INS ont révélé un taux record : 9,13% d’inflation au mois de septembre par rapport à l’année précédente (environ 6%). Plus de 13% pour les produits alimentaires, dont 15,5% pour les produits alimentaires « libres ». Du côté des produits « non libres », ils ont pris 5,1% par rapport au même mois de l’année dernière. En septembre 2022, les prix à la consommation ont augmenté de 1,1% par rapport à août, soit près de 13% en rythme annualisé ; un taux nettement plus élevé qu’en août (0,4%) et en juillet (1,0%). Cette hausse est liée à celle des prix des produits alimentaires et boissons de 2,2% et des prix des produits et services d’enseignement de 4%. C’est la hausse des prix la plus élevée enregistrée depuis l’année 1983 qui a débouché sur les « émeutes du pain ».

 

  • Pétrole et gaz

Selon les données journalières de l’ETAP (Entreprise Tunisienne d’Activités Pétrolières), la production de pétrole est montée à 872,6 mille barils en septembre contre 812,2 mille en août, soit une augmentation de l’ordre de 11%. La production cumulée sur les 9 mois de l’année (janvier-septembre) s’établit en conséquence à 7,58 millions de barils ; un niveau inférieur à celui des cinq années précédentes (si l’on excepte l’année de la pandémie de la Covid). Concernant le gaz, la production a augmenté de 5,8% en septembre par rapport à août et de 46,5% en g.a. Toutefois, la production cumulée sur les 9 mois de l’année n’a augmenté que de 13,6% en g.a, contre 38,6% pour la même période de l’an dernier. Une décélération due à la baisse de régime da Nawara qui a fourni 32,2% de la production totale après 40,7% l’année dernière.

 

  • Tourisme

Les recettes touristiques engrangées à fin septembre telles qu’établies par la BCT s’élèvent cette année à 3,1 milliards de dinars contre 1,7 il y a un an et 4,4 MMDT à fin septembre 2019. En dollars, elles ressortent selon une estimation TEMA, à 963 millions de dollars contre 602 à la même date de l’an dernier, une hausse de 59,9 %. En pourcentage du PIB, elles représentent cette année 2,3% contre 3,6% avant la pandémie et plus de 4,5% en 2008-2010. Mais, à la différence du Maroc dont les recettes touristiques sont revenues au niveau de 2019, celles de la Tunisie restent inférieures de -36,9%.

 

  • Transferts de la diaspora

La Tunisie a engrangé au terme des 9 premiers mois de l’année près de 6,66 milliards de dinars de revenus transférés par la diaspora, contre 5,80 MMDT à fin septembre 2021, selon la BCT. Elles ont augmenté de +17,7% en g.a lorsqu’estimés en euros (monnaie qui s’est appréciée de +2,0% face au dinar entre septembre 2021 et septembre 2022), mais s’établissent en léger recul (-0,9% en g.a) lorsque estimés en dollars ; monnaie qui s’est apprécié entre-temps de près de 16% face au dinar. Les devises générées par la diaspora sont en % du PIB, plus de deux fois plus importantes que celles rapportées par l’activité touristique : 4,8% vs 2,3%.

 

  • Dette extérieure

Le stock de dette extérieure de la Tunisie s’établit au terme du premier semestre de cette année à 128,0 MMDT, selon la BCT, contre 112,6 MMDT il y a un an. On observe une hausse de 13,6% en g.a. Il s’agit d’une dette dont l’échéance est de moins en moins longue : la part de l’endettement à long terme est revenue cette année à 68,3% après 73,1% l’an dernier. À ce niveau, le taux d’endettement de la Tunisie s’établit à 92,6% du PIB, le taux le plus élevé enregistré depuis le début des années 2010. La charge de cette dette s’est élevée à 4,2 MMDT au terme du premier semestre, représentant 14,7% des recettes d’exportations. À fin septembre, cette charge a grimpé à 6,34 MMDT, en baisse par rapport à l’an dernier pour des raisons liées à l’échéancier de remboursement du principal de la dette.

 

  • Situation monétaire

Les statistiques monétaires de la BCT à fin août 2022 dévoilent un ralentissement du crédit bancaire par rapport à l’an dernier : +7,5% en g.a à fin août 2022 et +9,2% en moyenne depuis le début de l’année, contre +12,7% durant la même période de 2021. Ce ralentissement est dû à la stagnation du crédit accordé à l’État dont l’encours ressort à 29,2 milliards TND à fin août dernier, contre 29,0 milliards à fin août 2021. En revanche, les « concours à l’économie » ont nettement accéléré : +9,5% à fin août après +5,9% à fin août 2021 et +5,5% à fin août 2019. C’est ce rebond qui est à l’origine de la croissance à deux chiffres de la masse monétaire : +10,9% en g.a pour M4. Il résulte aussi de l’accroissement conséquent des « créances nettes sur l’extérieur » qui s’établissent à fin août à un niveau qu’elles n’avaient pas connu depuis 2011 : +7,7 milliards de dinars contre des entrées/sorties nettes de devises négatives les dix années précédentes (-2,2 milliards TND à fin août 2021).

 

  • Numérique

Dans son rapport « 2021 Digital Quality of Life Index » qui reflète l’expérience numérique de chaque pays du monde, Surfshark range la Tunisie à la 80ème place sur 110 pays et à la 4ème place en Afrique parmi les dix pays du continent où l’expérience numérique est la meilleure. La Tunisie se distingue par sa bonne « accessibilité » à internet (3ème sur 10) et la qualité de son « infrastructure numérique » (3ème sur 10) mais pêche par la mauvaise « qualité d’internet » (10ème sur 10) et des faiblesses en matière de « sécurité électronique » (8ème sur 10).

 

  • Matières premières

Les données de la Banque Mondiale relatives aux prix des matières premières du mois de septembre, témoignent d’un recul presque généralisé des prix en comparaison au mois précédent. Les prix de l’énergie ont baissé de 8,1% par rapport à août ; ceux des produits non énergétiques ont reculé entre-temps de 1,7%. Les prix des produits alimentaires ont quasiment stagné à l’exception du blé qui continue de souffrir des difficultés d’approvisionnement induites par la guerre en Ukraine (+9,2% m/m). Les engrais à base de phosphate produits par la Tunisie (DAP et TSP) résistent à la baisse en septembre.

 

Source : Ecoweek n° 36 | 2022

 

Inès Zarrouk

Écrit par: Asma Mouaddeb



0%