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Au troisième trimestre 2022, l’Agence de Promotion de l’Industrie et de l’Innovation a recensé la fermeture de 13 sites industriels ; 121 entreprises entre le T3-2022 et le T3-2021 et 433 fermetures d’entreprises industrielles depuis l’année de la pandémie 2019. La moitié des fermetures (49,0%) a concerné les « entreprises totalement exportatrices ». Cette mortalité a frappé particulièrement le secteur du textile & de l’habillement : 138 sites ont disparu. En fait, toutes les activités industrielles ont été concernées par les fermetures, tels que l’agro-alimentaire, les matériaux de construction ou encore la mécanique et métallurgie. Sur le total des fermetures définitives, 24 sont en partenariat avec l’Italie et 9 avec l’Allemagne. En revanche, et bien que la tendance soit à la baisse (36 entreprises en partenariat avec des partenaires français ont fermé depuis l’année 2019), l’APII a recensé 3 nouvelles joint-ventures franco-tunisiennes cette année.
Les salaires minimums interprofessionnels garantis ont été fixés par le décret du 19 octobre 2022 publié cette semaine au JORT. L’augmentation de l’ordre de 7,0% par rapport au niveau précédent (+6,8% pour le régime de 48 heures) est le plus importante depuis les années 2011-2012 respectivement, +7,7% et +7,1%. On notera que la revalorisation des salaires minimums depuis l’année pré-révolution (2010) a profité aux salaires agricoles (+110,3%) davantage qu’aux salaires dans les secteurs non agricoles : +65,4%.
Dans la 13ème édition de l’Indice Emerging Markets Logistics 2022 – qui mesure la compétitivité globale de 50 pays émergents sur la base de leurs atouts logistiques, de leur environnement commercial et, pour la première fois cette année, de leur préparation à la numérisation – la Tunisie est rangée à la 36ème place sur les 50 marchés émergents couverts par l’étude. Elle recule de 5 places par rapport au classement 2021 et se positionne loin derrière le Maroc et l’Égypte en matière de services logistiques, ce qui la place largement en retard par rapport aux autres membres de la région MENA.
Dans son classement 2022 selon l’indice global pour l’adoption des cryptomonnaies, Chainalysis range la Tunisie à la 50ème place sur 146 pays après avoir été 63ème (sur 157 pays) au classement 2021. De la 17ème place en Afrique en 2021, la Tunisie figure cette année dans le top dix des pays d’Afrique. Selon Chainalysis, la croissance du marché des cryptomonnaies dans la région MENA a été la plus rapide dans le monde en 2022. En Afrique, ce sont le Nigéria et le Kenya qui occupent avec le Maroc, les trois premières places. Au niveau mondial, les deux premières places de la liste sont occupées par le Vietnam et les Philippines, deux pays d’Asie du Sud-Est.
Selon un rapport de la FAO, la proportion de Tunisiens touchés par la faim (sous-alimentés) est revenue à 3,1% en 2019-21 après 4,3% en 2004-06. L’état de la sécurité alimentaire et de la nutrition dans le monde est un rapport annuel préparé conjointement par la FAO, le FIDA, l’UNICEF, le PAM et l’OMS pour informer sur les progrès accomplis vers l’élimination de la faim, la réalisation de la sécurité alimentaire et l’amélioration de la nutrition. Certes, la sous-alimentation en Tunisie a reculé depuis le milieu des années deux-mille mais la prévalence de l’insécurité alimentaire a nettement bondi entre-temps. 12,6% de la population tunisienne est aujourd’hui dans une sécurité d’insécurité alimentaire « grave » et 28,0% dans une insécurité alimentaire « sévère ou modérée ». Sachant qu’il en coûte au Tunisien 3,6 dollars par jour pour s’offrir un régime alimentaire équilibré, plus d’un Tunisien sur cinq (20,3% de la population totale) est aujourd’hui incapable de s’offrir un régime alimentaire équilibré.
L’indice de la faim (Global Hunger Index, GHI) est calculé chaque année par l’Institut international de recherche sur les politiques alimentaires (Ifpri), à partir de trois critères : la sous-alimentation, la sous-alimentation infantile et la mortalité infantile. Le score attribué à un pays indique un niveau de faim bas lorsqu’il est inférieur à 5, modéré de 5 à 10, grave de 10 à 20, alarmant de 20 à 30 et extrêmement alarmant au-dessus de 30. Le rapport 2022 confirme que la Tunisie est en recul contant depuis le début des années 2000. L’indice s’établit cette année à un niveau « modéré », le plus faible en Afrique et dans tous les pays qui ont approximativement le même PIB par habitant (en dollars) que la Tunisie : 6,1.
Source : Ecoweek n° 39 | 2022
Inès Zarrouk
Written by: Asma Mouaddeb