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L’indice de la production industrielle de l’INS a bondi de +8,1% par rapport au mois d’août dernier. Un rebond qui intervient après deux mois consécutifs de recul : -5,6% en août et -4,1% en juillet et qui résulte de l’essor spectaculaire de l’industrie du textile & de l’habillement : +70,6% par rapport à août. En glissement annuel, la progression s’établit à +4,1% grâce au rebond des industries du textile (+20,8%) et des industries mécaniques & électriques (+10,1%). En revanche, les industries extractives continuent de régresser : -31,3% pour les mines (phosphate) et -2,3% pour le secteur de l’énergie. Sur les neufs premiers mois de l’année, l’indice cumulé de la production industrielle ressort en hausse de +2,4% en g.a contre +11,1% à fin septembre de l’année dernière.
La production de pétrole des concessions ETAP du mois d’octobre s’est élevée à 870 mille barils après 873 mille un mois auparavant. Une baisse en réalité bien plus importante si l’on considère que le mois d’octobre comporte 31 jours contre seulement 30 pour le mois de septembre ; ramenant la baisse à -3,5%. Sur les dix mois de l’année, la production cumulée ressort à 8,45 millions de barils après 8,50 millions à la même période de l’année dernière et 8,66 millions pour l’année d’avant-Covid 2019. S’agissant du gaz, la production s’est élevée à 210,4 millions Nm3, moins que la production du mois de septembre : 213,9 millions Nm3. Le cumul sur les 10 mois indique une production en hausse de +15,6% en g.a : 1887 millions Nm3 contre 1633 pour 2021 ; hausse due à l’entrée en production du nouveau gisement de Nawara qui a fourni à lui seul, 31,0% de la production gazière totale de la Tunisie.
Selon les dernières données de Global Petrol Prices, le prix moyen de l’essence mondial est de 1,31 dollar, en hausse de 1,6% par rapport à la mi-octobre 2022. En Tunisie, ce prix s’établit à 0,737 $ contre 0,736 un mois auparavant. Une hausse très modeste due à l’ajustement à la hausse du prix en dinars, corrigé par le cours du change dinar/dollar (le dollar s’est déprécié de plus de 3% entre la mi-octobre 2022 et la mi-novembre 2022). D’autres pays importateurs nets de carburants comme le Maroc ont connu des hausses beaucoup plus importantes, de même pour certains pays exportateurs de pétrole comme l’Algérie où la hausse sur le mois s’établit à +0,9%. Au classement des pays selon le prix de l’essence, la Tunisie apparaît à la 21ème place sur 169 pays où le litre d’essence est le moins cher au monde.
Les données relatives à l’estimation de la croissance économique publiées la semaine dernière, ont intégré « la révision des résultats des comptes 2019, 2020 et 2021. » Outre les taux de croissance, l’INS a également publié les données détaillées du PIB tunisien en dinars constants de l’année 2025. Des données qui, après calcul, révèlent que la croissance en glissement annuel du PIB de la Tunisie ressort en réalité à +3,1% au troisième trimestre et non +2,9% comme indiqué dans le communiqué de l’INS. L’écart qui apparaît s’expliquerait par le fait que les chiffres communiqués au grand public sont des données dessaisonnalisées. Une opération de traitement des données brutes qui en 2021 a abouti à une majoration du taux de croissance (1,7% annoncé vs 1,6% calculé), mais à une minoration pour les années 2020 et 2022.
Les données relatives à l’exécution du budget de l’État au terme des 8 premiers de l’année, que vient de publier le ministère des finances, révèlent la poursuite de la bonne tenue au titre de l’impôt. En effet, les dépenses courantes ont connu cette année une progression rapide (+16,2% à fin août après +0,5% à la même date de l’an dernier) par suite essentiellement de l’explosion des dépenses au titre des subventions des prix des produits de base & des transferts (+64,2% en g.a après -16,0% à fin août de l’année dernières). Malgré la bonne tenue des recettes fiscales (elles sont en hausse de +18,7% à un an), le gouvernement est encore loin d’attendre les objectifs qu’il s’est fixé dans la Loi de Finances 2022 et continue de réprimer les dépenses autres que les salaires, le service de la date et les subventions.
Le stock de la dette publique s’établit à fin août 2022, à 109,6 milliards de dinars en progression de +8,3% en glissement annuel. C’est de fait, le taux de croissance le plus faible enregistré depuis le début des années 2010 ; décennie pendant laquelle le stock de dette publique a progressé au rythme annuel moyen de +14,0%. Cette décélération résulte du fait que l’État tunisien se heurte de plus en plus à des difficultés pour trouver des bailleurs de fonds étrangers. En effet, la part de la dette extérieure en pourcentage de l’endettement total s’établit à fin août à 60,6% (et 59,5% à fin août 2021) contre 64,5% en moyenne de la décennie 2010. De même pour la charge de la dette publique : +0,4% seulement par rapport à l’an dernier. Une stagnation due à un échéancier d’amortissement du principal de la dette moins chargé que l’année dernière : 7,2 milliards de dinars vs 7,6 milliards. En revanche, le service d’intérêts de la dette a gonflé entre-temps de +18,6% dont, +25,3% rien que pour la dette intérieure.
L’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques) a révisé cette semaine à la baisse ses chiffres de croissance du produit intérieur brut de 2023 du mois de juin dernier. Pour l’OCDE, la croissance mondiale tombera à 2,2 % en 2023 et rebondira à un taux relativement modeste de 2,7 % en 2024. Les deux principaux partenaires de la Tunisie verront leur croissance s’affaisser fortement : +0,6% en 2023 après +2,6% en 2022 pour la France et +0,2% après +3,4% en 2022 pour l’Italie. Pour l’OCDE, la guerre que mène la Russie en Ukraine accroît les risques de surendettement dans les pays à faible revenu, mais aussi ceux d’insécurité alimentaire. L’Asie elle, sera le principal moteur économique en 2023 et 2024.
Source : Ecoweek n° 43 | 2022
Written by: Asma Mouaddeb