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Le cancer du sein, premier cancer féminin dans le monde (2 261 419 nouveaux cas en 2020), tend à devenir un problème de santé publique en Tunisie. En effet, plus de 2090 cas ont été détectés en 2020 dans le pays, avec une incidence brute de 41,4% selon l’IARC. Selon le registre des cancers qui répertorie les chiffres du nord du pays, la moyenne de cas détectés pour les femmes varie chaque année entre 1000 et 2000 cas. En ce qui concerne les hommes, plus de 200 hommes ont déjà été traités. Car en effet, le cancer du sein touche les femmes comme les hommes, il n’y a pas de connotation sexuée à la maladie.
Cette maladie, multifactorielle, regroupe plusieurs points de départ. D’abord de la période ménarche, date des premières menstruations, jusqu’à la ménopause, c’est là que la femme est la plus exposée aux risques. En effet, c’est un cancer hormono-dépendant vis à vis des œstrogènes. La contraception en ce sens est elle aussi un facteur : le mélange d’hormones augmente le risque de cancer de par la prise d’inducteur d’ovulation. Du côté de la grossesse, il semblerait pour le coup que l’allaitement de l’enfant diminue les risques.
Chez l’homme, les risques sont souvent liés au facteur génétique, au déploiement d’une cirrhose ou au syndrome de Klinefelter. L’hypothèse de l’exposition professionnelle à des produits chimiques est potentiellement un autre facteur.
Au-delà du point de vue morphologique, le mode de vie joue évidemment un rôle majeur. Le surpoids, le déficit en vitamine D, le stress ainsi que l’alimentation sont les principaux indicateurs de l’exposition à la maladie. La consommation avec excès de matières grasses, viande rouge, tabac ou alcool est à éviter. Les produits laitiers en revanche ne semblent pas nuire au corps.
En termes de prévention, deux volets sont mis en place. La prévention primaire d’abord, qui consiste à l’élimination ou la réduction des facteurs de risques. En ce sens, elle a une action sur le mode de vie. Une alimentation plus saine, une activité physique régulière (surtout en post-ménopause) afin d’éviter à tout prix la sédentarité au quotidien. Ensuite, une prévention secondaire avec un dépistage dans la population asymptomatique, visant à diminuer la prévalence de la maladie.
En général, le dépistage s’effectue vers 50 ans car c’est l’âge ou l’on observe un pic d’incidence. Du côté de la Tunisie, l’examen s’effectue pour les femmes vers 40 ans, 10 ans de moins que la population mondiale, résultat de l’apparition plus précoce de la maladie. En termes d’examen, la palpation de la poitrine, de l’aisselle et du thorax fait partie du dépistage de base.
Aussi, le cancer du sein héréditaire représente 5% des cas. Un taux non-négligeable dans la contraction de la maladie, pour lequel il faut rester vigilant. De même pour la récidive du cancer, car il y a toujours des risques pour le patient après une potentielle rémission ou une ablation du sein. Les conférenciers ont insisté sur l’importance du dépistage personnel chaque année ainsi que de celui des proches, qu’il faut encourager à la consultation régulière chez le spécialiste.
Inès Zarrouk
Written by: Asma Mouaddeb