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Rezgui: « La Tunisie et l’Afrique du Nord sont devenues une prison à ciel ouvert »

today16/08/2023 66

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Le producteur et rédacteur en chef du site Nawat Aymen Rezgui a indiqué que plus de 379 chercheurs et membres de la société civile du sud et du nord ont signé une lettre ouverte contre la politique de l’Union européenne et le mémorandum d’entente.  

Lors de sa participation à l’émission Expresso, Rezgui a indiqué que de nombreux médias locaux et internationaux ont traité des histoires humaines d’immigrés, que ce soit en Tunisie ou dans d’autres pays, durant la dernière crise dans la région méditerranéenne liée à la migration irrégulière, affirmant que « L’examen de ces histoires ne relève pas de l’exagération, mais il y a de l’exagération dans le déni ».

D’après Rezgui, la question de l’immigration est nouvelle dans la société tunisienne citant les pratiques racistes menées par l’État d’une part et les bonnes pratiques menées par les citoyens et les militants de la société civile d’autre part, brisant ainsi les stéréotypes et l’image sombre présentée par les différents régimes, sachant que ceci ne concerne pas uniquement la Tunisie, selon ses dires.

De son côté, Hassen Boubakri, professeur de géographie et des études des migrations à l’Université de Sousse et de Sfax, et l’un des signataires de la lettre ouverte, a expliqué que cette dernière a un caractère humanitaire et académique, soulignant que la migration est un droit humain, et que c’est un phénomène ancien contribuant au métissage culturel des peuples.

Hassen Boubakri a déclaré, lors de son intervention sur l’émission Expresso, que le but de ce message est de transmettre la voix d’un discours académique rationnel auprès des citoyens, des peuples, des politiques et des décideurs, estimant que les pays voisins ont été victimes du système Schengen, dans les années 90, où les pays du sud de la méditerranée et les pays qui ne sont pas membres de l’Union européenne se trouvent assiégés.

Une prison à ciel ouvert

« la Tunisie et l’Afrique du Nord sont devenues une prison à ciel ouvert pour les Tunisiens et les immigrés d’autres pays comme les pays d’Afrique subsaharienne, et un cimetière pour ces politiques européennes », a-t-il avancé.
Selon lui, ces pratiques ne peuvent qu’encourager davantage les réseaux de trafics de tous types.

« Le principal problème est que le discours officiel confirme que la Tunisie ne peut pas être un pays d’installation, alors qu’il n’est pas possible de parler d’installation, car l’immigration est synonyme de stabilité et de résidence, sachant que c’est le cas d’un million et 500 mille Tunisiens résidant à l’étranger », a-t-il avancé.

Aymen Rezgui a déclaré que le nombre des Tunisiens traversant les frontières augmente de jour en jour, et que le nombre de victimes et de disparus en mer est en croissance continue.
« Le mal qui touche les immigrés des pays d’Afrique subsaharienne est également infligé aux Tunisiens », a-t-il indiqué.

Écrit par: Yosra Gaaloul



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