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today17/04/2022 21

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Idées ramadanesques

Et pourquoi pas ?

Pourquoi pas une Tunisie qui s’occupe du sport d’élites vecteur de rayonnement de l’image d’un pays qui s’occupe de sa jeunesse ?

Pourquoi pas une Tunisie ou le sport pour tous serait un rempart contre les cardiopathies et favorisant l’émergence d’une société saine de corps et d’esprit ?

Pourquoi pas un sport tunisien débarrassé de la violence, de la corruption, et où les 40 fédérations et 800 clubs obéissent aux règles de la bonne gouvernance et des meilleures pratiques en matière de gestion ?

Pourquoi pas un financement transparent et durable du sport tunisien à travers le pari sportif, les droits TV, la billetterie via Internet, le sponsoring encadré, le développement des ressources propres des clubs (naming des stades, organisation d’événements, vente de produits dérivés, restauration, hébergement…).

Pourquoi pas une charte de l’usage des équipements sportifs respectée par les communes sur le plan de l’entretien et de la gestion avec contrat programme.

Pourquoi pas un encadrement du public, le recrutement de stadiers, le fichage des personnes violentes,…

Oui, la Tunisie est leader du sport collectif africain, handball, basketball, volley-ball, des sports de salles (on en compte une centaine), boostés par un ancrage local traditionnel (Mahdia, Moknine, Cap Bon… pour le handball, Banlieues sud et nord de Tunis, Nabeul, Monastir… pour le basket et Kelibia, Banlieue nord, Sfax… pour le volley). Oui, notre football performe à l’échelle continentale et arabe grâce souvent à une rigueur tactique rare sur le continent africain, inculquée notamment par des coachs internationaux. Oui la Tunisie arrive à faire émerger des champions de classe mondiale dans certaines disciplines individuelles dont notamment les sports de combat, sports parmi les plus pratiqués par les jeunes tunisiens, ainsi que d’autres disciplines, souvent inattendues, telles que l’escrime, et les sœurs Besbes, le tennis avec notre icône nationale Ons Jabeur mais aussi Malek Jaziri, la natation avec le plus grand champion tunisien de tous les temps Oussama Mellouli, l’athlétisme et le handisport voire les jeux d’échecs avec Amir Zaibi.

Pourtant le sport en Tunisie souffre de plusieurs maux. Le sport tunisien est malade de son financement, souvent occulte, un budget de l’Etat très faible et une implication sélective du secteur privé. Le sport en Tunisie est malade aussi de ses équipements souvent obsolètes voire dangereux pour les athlètes et pour les supporters, mal entretenus par les communes, dégradés et vandalisés par une jeunesse en mal être déversant sa colère et souvent sa haine sur l’équipements des enceintes sportives. Le sport tunisien est malade par la violence qui y sévi, entre supporters non encadrés, entre dirigeants qui ne donnent pas l’exemple, malade de l’absence d’éthique et des combines partisanes, malade du fait qu’il attise la haine sur fond de régionalisme et d’intolérance dont le soubassement est une crise de valeurs profonde que connaît notre société mais aussi de manœuvres politiciennes. Le sport tunisien est malade du déséquilibre régional où au Sahel la pratique du sport dans des structures organisées chez les jeunes de 9 à 34 ans est de 5% alors qu’elle n’est que de 1% dans le Sud Ouest. Le sport tunisien est malade du déséquilibre du sex ratio défavorable aux filles, malgré la mesure de gratuité de la licence dans les clubs pour les filles. Le sport tunisien est malade de la rupture entre le sport scolaire et le sport dans les clubs civils, une rupture qui ne permet plus de faire émerger des talents en nombre suffisent pour créer une élite de classe mondiale. Un sport tunisien dont les grands médias négligent les disciplines individuelles pourtant facteur d’image positive pour le pays à travers les nombreuses joutes sportives internationales. Un sport tunisien malade de ses structures de formations des éducateurs et où les instituts tels que l’Ineps sont en piteuse état, physique et moral. Un sport tunisien malade de sa dessimination auprès du peule quand la pratique sportive hebdomadaire touche 40% des européens, elle est de moins de 10% en Tunisie, un état de fait qui contraste avec l’engouement des tunisiens pour le sport à la télévision. Un sport tunisien malade car 80% des budgets vont vers 4 clubs dont 90% vont vers un seul sport, le foot.

Le sport est une activité importante, participant à l’éducation d’une jeunesse et d’une société dans son ensemble, le sport est une industrie, une activité économique à valeur ajoutée, qui pèse aussi dans le recrutement des cadres, si on s’y prend bien. Relevons le défi d’une évolution saine du sport en Tunisie, les externalités n’en sont que bénéfiques pour toute une nation et ses citoyens en premier lieu.

Il faut changer tout ça !

Walakom sadid ennadhar !

PS : Voici un modèle comme exemple (Canada)

Stade 1 : Enfant actif (0-6 ans)

Stade 2 : S’amuser grâce au sport (filles 6-8, garçons 6-9)

Stade 3 : Apprendre à s’entraîner (filles 8-11, garçons 9-12)

Stade 4 : S’entraîner à s’entraîner (filles 11-15, garçons 12-16)

Stade 5 : S’entraîner à la compétition (filles 15-21, garçons 16-23)

Stade 6 : S’entraîner à gagner (filles 18+, garçons 19+)

Stade 7 : Vie active (participants de tout âge)

Hassen Zargouni

Written by: Asma Mouaddeb



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