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ولكم سديد النظر

today18/04/2022 3

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Idées ramadanesques

Pourquoi pas ?

Pourquoi ne pas disposer d’une industrie télévisuelle forte, pérenne, diversifiée, avec de la production audiovisuelle exportable et qui emploie en masse des techniciens, des artistes, des gens de culture, des managers spécialisés dans la télédiffusion et la télé-production, une plateforme équivalente à celle qu’a connu l’Egypte des années 50-80, la Syrie des années 90-2000, de la Turquie des années 2010… ?

Pourquoi ne pas créer une Media City, un cluster où les ressources humaines spécialisées soient disponibles, une cité de production connectée par satellites au monde entier, des studios pour la production locales et internationales à mettre à disposition aux nouvelles plateformes mondoakes comme Netflix, Prime, Salto,… et qui ferait rayonner le savoir-faire tunisien et un bout de notre culture et mode de vie aussi. Cela contribuerait à un brand nation, accroîtrait l’attraction touristique de notre pays comme jadis fut l’Egypte et aujourd’hui la Turquie. Du soft power à la Hollywood…

Pour être fort à l’international, il faut l’être chez soi. Qu’en est-il de notre industrie de la télé ?

Aujourd’hui, le paysage télévisuel tunisien est atomisé. On compte plus d’une douzaine de chaînes TV tunisiennes entre secteur publique et privé, employant près de 5000 salariés et et quelques centaines d’intermittents du spectacle.

Des chaînes publiques reposant sur deux ou trois émissions seulement, entre le journal télévisé du soir et la rediffusion des séries populaires d’antan, ce qui pose la problématique du rôle du secteur publique en matière de télévision. Malgré des budgets colossaux, on note une production TV publique faible, très en deçà des capacités installées et du potentiel d’un personnel pléthorique disponible et qui représente pourtant le noyau originel de la production télévisuelle tunisienne…

Des chaînes privées, nombreuses, proposant une offre télévisuelle non diversifiée, monolithique, basée sur une programmation dense au mois de ramadan et pauvre les autres onze mois de l’année. Mais des chaînes TV privées qui ont montré qu’elles sont capables d’attirer le grand public puisque qu’elles accaparent plus de 70% du temps passé des téléspectateurs Tunisiens, cette part d’audience est considérables face à la concurrence moyen-orientale et égyptienne, l’audience des chaînes françaises étant marginale en Tunisie.

Mais ces chaînes privées ont un modèle économique intenable. Les recettes publicitaires nettes par an est de l’ordre de 80 millions de dinars par an, ce qui ferait fonctionner au plus 4 chaînes TV dans des conditions de qualité minimales. Une dizaine de chaînes privées TV devraient, pour assurer leur survie, revoir leurs rôles, leurs prétentions en termes de positionnement et s’orienter vers une stratégie de niche voire devenir des web TV.

Oui c’est possible de conquérir le Maghreb, voire le Machrek par la mise à disposition d’une offre télévisuelle tunisienne endogène ou en co-production, la mise à disposition de studios et de ressources humaines bien formées pour les plateformes internationales, une media city qui sera aux confins de la télévision diffusée par le câble, par les ondes numériques, et/ou satellites mais aussi par Internet et un marketing et une commercialisation efficace.

L’avenir est aux industries culturelles, l’avenir est aux services à valeur ajoutée… Pourquoi ne pas intégrer cette chaîne de valeur mondiale ?

Si on veut, on peut.

Walakom sadid annadhar.

Hassen Zargouni

Written by: Asma Mouaddeb



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