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ولكم سديد النظر

today17/09/2022 2

Arrière-plan
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Chiffre du jour : 63%. Telle est la hausse du déficit de la balance commerciale alimentaire entre août 2021 et août 2022.

Le déficit est passé de 1321,9 M TND en août 2021 à 2154,4 M TND en août 2022, une dégradation conséquence d’une hausse, en valeur, des importations (+40,7%) plus élevée que celle des exportations (+30,6%).

Le taux de couverture alimentaire est passé, dans le même temps, de 68,8% à 63,8%.

Le déficit enregistré est principalement le résultat de l’accroissement des importations céréalières (+48,9%), d’huiles végétales (+109,5%) et de sucre (+65,6%), alors même que au cours de la période susmentionnée, les exportations d’huile d’olive ont augmenté (+33%) qui a vu ses prix augmenté de 31,7% entre août 2021 et 2022.

Les prix des produits céréaliers sont en hausse depuis juillet 2021, une tendance alimentée par l’impact du confit russo- ukrainien. Le prix du blé dur a ainsi augmenté de 89,6% entre août 2021 et août 2022 tandis que les prix des autres céréales (blé tendre, orge et maïs) ont enregistré une hausse variant entre 44% et 61% sur la même période.

Cela amène 3 réflexions, au moins.

1- Le mode de consommation du pain a changé en Tunisie en 60 ans en passant d’un pain à base de semoule donc issu de blé dur qui était et est encore disponible dans le système agricole tunisien, au pain blanc à base de farine, issue de blé tendre qu’on produit que très peu, une nouveauté coloniale appuyée par une tradition italienne et qui a envahi nos villes d’abord, jusqu’à nos campagnes. Il faut réfléchir à un retour au pain à base de semoule, car il est possible d’être autosuffisant en Tunisie en matière de blé dur. En tout cas les pouvoirs publics devraient encourager ce changement des habitudes chez le Tunisien il en va de notre autonomie alimentaire tant le pain a une place primordiale dans nos habitudes culinaires vue le niveau de vie général.

2- L’huile d’olive a des caractéristiques organoleptiques qui font que les Tunisiens la réservent à l’assaisonnement des salades et rarement pour cuisiner avec. Or en changeant cette habitude, en coupant l’huile du Nord au goût prononcé avec l’huile d’olive du Sahel, le Kairouanais et Sfax plus légère ou celle du Sud-Est on peut obtenir une huile de cuisson qui concurrencerait les huiles importées de colza, de soja ou de maïs qui coûtent très cher et où nous ne seront jamais maître de la chaîne de production de À à Z… à creuser.

3- Revenir aux fruits de saison, aux légumes de saison avec des campagnes de sensibilisation percutante impactante inscrite dans la durée en usant de tous les arguments : le goût, l’écologie, le prix, le soutien aux agriculteurs et à l’économie nationale. Une campagne patriotique avec des messages proches des gens, empathiques et pédagogiques…

D’autres idées évidemment peuvent servir la cause de notre indépendance alimentaire qu’on perd de jour en jour… chiffres à l’appui !

Walakom sadid annadhar.

Hassen Zargouni

Écrit par: Asma Mouaddeb



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