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Chkoundali: « Il est difficile de concrétiser ces promesses sur le terrain… »

today18/07/2023 31

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Le professeur universitaire en sciences économiques Ridha Chakoundali a déclaré aujourd’hui, mardi 18 juillet 2023, que le protocole d’accord sur un « partenariat stratégique global » entre la Tunisie et l’Union européenne s’articule autour de 5 axes principaux.
Lors de son passage à l’émission Expresso, Chkoundali a affirmé que le premier axe concerne la stabilité macroéconomique et la promotion de la croissance économique de la Tunisie, en fixant une nouvelle stratégie de développement durable intégral basée sur les réformes économiques et sociales.
Ces réformes seront sujet à discussion à l’Union européenne à partir du troisième trimestre de l’année 2023, avec un financement intégral la tranche de 2023.
Le deuxième point est lié à l’économie et au commerce. Il s’agit d’augmenter les échanges commerciaux, en améliorant le climat des affaires et en identifiant les opportunités de partenariat entre les secteurs public et privé, ainsi que les projets privés dans les domaines de l’agriculture, de l’économie circulaire, de la transition digitale et du transport aérien. Tous ces projets seront identifiés dans le cadre de la Conférence internationale d’investissement, qui se tiendra en Tunisie dans quelques jours.
Quant au troisième axe, il concerne la transition vers les énergies vertes en fournissant aux citoyens et aux entreprises une « énergie bas-carbone » et en permettant à la Tunisie d’exporter des énergies renouvelables à travers le projet « ELMED ».

Pour le quatrième axe, il cs’agit du rapprochement des peuples en renforçant les compétences de la main-d’œuvre tunisienne afin de soutenir le développement économique en Tunisie et d’accroître la coopération dans les domaines de l’éducation, de la recherche et de l’innovation, inclus dans les programmes de l’Union européenne tels que « Horizon Europe » et « Erasmus + »ainsi que l’amélioration des pratiques des pays de l’Union européenne en matière de délivrance de visas « Schengen » pour les citoyens tunisiens.

Notre invité a indiqué que l’essentiel est lié à la lutte contre la migration clandestine en renvoyant les immigrés tunisiens illégaux en Tunisie, à condition d’assurer leur réintégration par le biais de projets économiquement rentables.
De plus, Chkoundali a insisté sur le fait que la Tunisie ne peut pas être un pays d’accueil pour les migrants clandestins et sur la nécessité de fournir un soutien financier de la part de l’Europe afin de combattre les réseaux criminels de passeurs de migrants et renvoyer les migrants en situation irrégulière dans leurs pays d’origine.

« Le mémorandum n’est pas contraignant…  »

Chkounadali a fait un certain nombre d’observations, indiquant que le document est un protocole d’accord et non un accord de coopération. Il s’agit donc d’un document non contraignant pour les deux parties conformément à la loi, qui doit se transformer en un accord de coopération sous l’approbation de 27 pays.
Il a, également, souligné que le document ne comprend pas des détails importants concernant les types de projets proposés ainsi que leurs budgets, considérant que le premier projet qui a été soumis au cours du mois de juin contenait plus de détails, notamment en ce qui concerne le montant alloué pour soutenir le budget, sachant qu’il s’agit du point le plus important pour la Tunisie.
Ckoundali a expliqué qu’il n’y a aucun mention dans l’accord qui oblige l’Union européenne à allouer un montant bien défini à l’exception du projet « ELMED » dont la contribution de l’Union européenne a été fixée à 307 millions d’euros.
« Même le projet « ELMED », est principalement financé par la Banque mondiale dans le cadre du nouveau partenariat stratégique », a-t-il avancé niant ainsi tout ce qui a été dit durant la conférence.
« Les besoins de la Tunisie sont immédiats surtout en ce qui concerne la devise nécessaire à la relance de la trésorerie de la Banque centrale, à l’exception du premier point lié à la stabilité macroéconomique, sauf que le document ne stipule pas d’aides immédiates à la Tunisie… », a-t-il ajouté.

Selon lui, l’Union européenne s’est engagée à financer intégralement le montant de l’appui budgétaire pour l’année 2023 dont la valeur réelle n’a pas été précisée dans ce document, contrairement au brouillon de juin 2023 qui indiquait une valeur de 150 millions d’euros.

Promesses d’investissement
Selon Chkoundali, durant la conférence, plusieurs promesses d’investissement seront lancées comme pour les conférences précédentes.
« Il est difficile de concrétiser ces promesses sur le terrain car le climat des affaires en Tunisie est défavorable surtout avec l’instabilité politique et sociale », a-t-il expliqué.
« Même si ces projets pourraient avoir de bonnes retombées sociales et économiques, ils servent principalement l’intérêt de l’Union européenne en termes de stabilisation de l’emploi et d’approvisionnement en énergie surtout après la guerre russo-ukrainienne », a-t-il estimé.
« Une question qui se pose; est ce que le retour des Tunisiens irréguliers en Tunisie coïncidera avec le lancement de ces projets, ou bien le plus important est de se débarrasser des immigrés tunisiens irréguliers ? », s’est il demandé soulignant que ceci va accroitre le taux de chômage ainsi que la tension sociale surtout avec des taux d’inflation élevés.

Des négociations
En revanche, il a précisé que le mémorandum n’aborde pas le sujet des négociations avec le Fonds monétaire international.
Concernant la formation et la recherche scientifique indiquées dans le mémorandum, Ckoundali a affirmé que nous n’avons pas de problème à cet égard. En effet, les diplômés des universités tunisiennes, notamment dans les domaines de l’informatique, la médecine et autres, travaillent dans les meilleurs secteurs en Europe et n’ont pas besoin de formation spéciale.
Chkoundali précise que “l’accord nécessite des négociations supplémentaires pour déterminer certains détails, car la délégation de négociation tunisienne doit se concentrer sur six points principaux”.
« Le montant alloué doit combler le déficit financier du budget de l’État pour cette année, c’est-à-dire qu’il ne doit pas être inférieur au montant du prêt promis par le FMI à savoir 1.9 milliard de dollars », a-t-il ajouté.

Written by: Yosra Gaaloul



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