Vers un large marché africain unifié

Le directeur général de la coopération économique et commerciale au ministère du Commerce Lazhar Bennour, a déclaré, mercredi 20 septembre 2023, en marge de la conférence internationale « Financing Investmanet & Trade in Africa – FITA2023 », que la Tunisie ainsi que huit autres pays africains cherchent, à travers leurs politiques publiques claires à créer un marché africain unifié.

Lors de son intervention à l’émission Expresso, il a affirmé qu’il existe un comité comprenant tous les représentants des structures concernées sachant qu’un travail laborieux est réalisé au niveau de la douane, du ministère des Finances, des Transports et de l’Industrie et de la Banque centrale pour accélérer l’intégration africaine.

Bennour a indiqué que l’Afrique est l’avenir de l’économie mondiale et que la présence de la Tunisie y est nécessaire. « Nous avons du poids et sommes capables de contribuer avec des initiatives, des projets, des politiques publiques et des entreprises privées, et de mettre les bases de ce marché africain commun », a-t-il ajouté.

Il a, également, expliqué que les entreprises tunisiennes peuvent exporter avec des conditions faciles, appelées règles d’origine, ce qui signifie que le taux d’intégration est de 35 %, et exporter vers 20 autres pays sans payer de droits de douane.

Il a souligné que pour les pays de ZLECAF, le taux de dédouanement en janvier 2025 devrait être de 0 %, précisant que la Tunisie avait exporté vers le Cameroun et le Ghana avec un certificat d’origine.

Il a, aussi, indiqué qu’il existe aujourd’hui des entreprises tunisiennes qui exportent dans le cadre de la ZLECAF, et d’autres entreprises qui exportent dans le cadre du COMESA.

En ce qui concerne les exportations en Afrique, Bennour a indiqué que la Tunisie exporte à un taux de 40 % de son potentiel, ce qui équivaut à 2,6% des exportations totales, ajoutant que ce pourcentage pourrait atteindre 7 % d’ici cinq ans avec un taux d’intégration de 35 % ou plus.

Des travaux sont actuellement en cours afin d’ajouter de la valeur aux exportations, c’est-à-dire la fabrication, la rénovation et la création d’emplois, selon ses dires.

D’après Bennour, l’approche adoptée par le ministère du Commerce et du Développement des exportations repose sur le lien entre le commerce, l’investissement et le développement durable.

En effet, il a expliqué que les autorités tunisiennes sont appelés à faciliter les procédures et à conclure des accords qui répondent à nos intérêts économiques, tout en entreprenant des initiatives dont la plus importante est l’initiative du Corridor commercial continental Afrique-Tunisio-Libyen.

Selon lui, il s’agit d’un projet stratégique très important dont le point de départ sera le passage de Ras Jedir, qui répondra aux normes internationales en termes d’infrastructures, d’utilisation de la technologie et de la sécurité des échanges et des voyageurs en plus de représenter une porte d’entrée vers l’Afrique.

« ça sera le projet du siècle pour la Tunisie, la Libye et ces pays, surtout que la Tunisie et l’Algérie peuvent jouer un rôle en Afrique », a-t-il affirmé.

« La route transsaharienne ne pourra être vraiment exploitée que lorsque la Tunisie est présente, notamment que la situation géographique de la Tunisie rend sa présence indispensable dans tous les grands projets », a-t-il conclu.