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Le pays devient le premier du continent africain à dépasser le million de cas positifs alors qu’il fait face à une nouvelle souche du virus.
L’Afrique du Sud est devenue le premier pays africain à dépasser le million de contaminations dimanche soir, après l’annonce des derniers chiffres par son ministre de la Santé. En pleine deuxième vague de pandémie et alors qu’une variante plus transmissible du coronavirus est responsable d’une grande majorité des nouveaux cas, le pays le plus touché du continent africain a officiellement comptabilisé 1 004 413 cas positifs et 26 735 morts.
Détérioration de la situation
Dimanche à 19 heures GMT, l’Afrique comptait 2 658 646 cas et 62 649 décès, selon un comptage réalisé par l’AFP à partir de bilans fournis par les autorités de santé. La semaine dernière, l’Afrique du Sud enregistrait en moyenne 11 700 nouvelles contaminations par jour, soit une hausse de 39 % par rapport à la semaine précédente. Pendant trois jours consécutifs – mercredi, jeudi et vendredi – le nombre de cas a dépassé les 14 000 par jour, soit un record absolu dans le pays. Samedi et dimanche, ce nombre a faibli, passant sous la barre du millier.
Le gouvernement réfléchit à imposer de nouvelles restrictions et le président Cyril Ramaphosa pourrait s’adresser au pays à la télévision cette semaine, comme il le fait régulièrement depuis le début de la pandémie.
La semaine dernière, les autorités britanniques ont annoncé mercredi avoir identifié deux cas d’une autre nouvelle souche du coronavirus, « hautement préoccupante », car « plus contagieuse », provenant d’Afrique du Sud. Cela fait plusieurs jours que les chercheurs étudient cette nouvelle variante de coronavirus, qui semble se transmettre plus rapidement que les souches plus anciennes, ce qui pourrait expliquer la soudaineté de la deuxième vague dans le pays, avancent les chercheurs qui l’ont identifiée. « Nous pensons, et tous les éléments vont dans ce sens, que cette variante est davantage transmissible », a affirmé mercredi à l’AFP Tulio de Oliveira, directeur de l’institut de recherche Krisp, adossé à l’université du Kwazulu-Natal.
Dans la soirée, le ministre de la Santé sud-africain a annoncé plus de 14 000 nouveaux cas recensés en 24 heures, alors que ces chiffres oscillaient ente 8 000 et 10 000 nouvelles infections quotidiennes ces derniers jours.
Des cas plus graves
Avec un taux de positivité aux tests de 26 %, ces chiffres « indiquent que le virus continue de se répandre de manière exponentielle », « beaucoup plus rapide que pendant la première vague », écrit Zwelini Mkhize dans un communiqué. « Nous allons dépasser le pic de la première vague dans les prochains jours », prévient-il, affirmant que le gouvernement va ainsi devoir « revoir les restrictions (en place) et envisager de nouvelles mesures pour ralentir ce taux alarmant » de propagation. Surtout, cette variante frappe beaucoup plus de jeunes, en bonne santé et sans facteurs de comorbidité. Les fêtes de fin d’année et l’arrivée des vacances scolaires, début décembre, ont aussi contribué à cette deuxième vague, précise les autorités.
L’équipe de chercheurs sud-africains, qui a séquencé des centaines d’échantillons de tout le pays depuis février, a remarqué l’apparition d’une variante particulière et dominante depuis plus d’un mois, similaire à une autre variante britannique. En gros, « 80 à 90 % » des génomes séquencés à partir de la deuxième moitié de novembre » présentait cette variante, détaille Tulio de Oliveira. « Nous n’avions jamais vu une seule lignée dominer ainsi », ni « se répandre aussi vite », note-t-il. Jusque-là, « normalement », entre 20 et 30 variantes circulaient en même temps.
« Ce que nous savons, sur cette nouvelle variante baptisée 501.V2, c’est qu’elle a probablement émergé dans la région de Nelson Mandela Bay », autour de Port Elizabeth (Sud-Sud-Est). Puis « elle s’est étendue vers Le Cap, région la plus touristique du pays », vers l’ouest, mais aussi vers le nord en direction de Durban, détaille le chercheur.
EFM/AFP
Written by: Manel gharbi