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Lotfi Hamza : Les échanges commerciaux de la Tunisie avec les pays africains peuvent atteindre 23 milliards de dollars en 2045 grâce à la ZLECAF

today26/11/2021 31

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Lotfi Hamza, expert technique senior à la GIZ, s’est exprimé, aujourd’hui, le 26 novembre 2021, sur l’impact de la ZLECAF sur  l’économie tunisienne et les échanges commerciaux de la Tunisie avec les pays du continent africain après la ratification de cet accord. 

Dans une déclaration accordée à Express Fm, à la marge de la Conférence internationale sur les échanges commerciaux avec l’Afrique, organisée le 26 et 27 novembre 2021, à Tunis, Lotfi Hamza, a exposé les différents indicateurs permettant d’évaluer la compétitivité du pays, en mettant l’accent sur la faiblesse de la présence de la Tunisie dans le marché africain dans la mesure où ses échanges avec l’Afrique ne dépasse pas les 10%, tandis que ces échanges avec l’Union européenne dépasse les 70%.

Au micro de Wassim Belarbi, il a noté que plusieurs pays africains enregistrent ces dernières années, des taux de croissance à deux chiffres, et qu’il s’agit d’un marché très prometteur pour la Tunisie dans l’avenir. D’ici 2040, il a indiqué qu’il y aurait un triplement de l’urbanisme, et que la population africaine représenterait, en 2050, le quart de la population mondiale, selon les dernières estimations. Du coup, la Tunisie doit profiter de ces données pour mieux se positionner sur le marché africain, en profitant de l’accord ZLECAF, dans l’objectif de renforcer ses échanges commerciaux dans la région.

L’invité de l’émission Expresso a également évoqué l’impact de la ZLECAF sur le plan africain, soulignant qu’actuellement, l’échange interafricain est de l’ordre de 100 milliards de dollars. Sans la ZLECAF, ces échanges seront de l’ordre de 270 milliards de dinars en 2045, et s’élèveront à 400 milliards de dollars avec la ZLECAF. Ce qui montre sa pertinence et son efficience au niveau des échanges entre les pays africains.

Quant à la Tunisie, il a noté que les échanges actuels avec l’Afrique sont à l’ordre de 4 milliards de dollars . Elles s’élèveront à 11 milliards de dollars en 2045, sans la ZLECAF, et pourront atteindre 23 milliards de dollars grâce à la ZLECAF.

Pour lui, il faut cultiver les acquis et saisir les opportunités pour bien profiter de la ZLECAF, surtout que la Tunisie présente un haut potentiel de croissance, un tissu industriel développé par rapport à beaucoup d’autres pays africains. et un cadre réglementaire propice pour le lancement des startups, comme le startup Act.

Pour les points faibles, il a mis l’accent sur les problèmes liés au transport, qui engendrent des coûts indirects supplémentaires pour les exportateurs, ainsi que l’inadéquation entre la politique monétaire et la la politique des changes, soulignant qu’il faut revoir le régime des changes qui représente un véritable obstacle se dressant devant les investisseurs et acteurs économiques tunisiens et étranger.

Enfin comme tous les accords commerciaux, la ZLECAF,  est un accord dont l’application est de longue haleine, comme c’était le cas avec l’accord avec l’UE, qui a pris plus de 15 ans pour sa mise en oeuvre. La mise en oeuvre de la ZLECAF prendra plus de temps, et présente de nouveaux risques. Il faut, à cet effet, mettre des institutions pour appuyer cet accord, et activer la diplomatie économique afin d’amortir les chocs exogènes comme la crise sanitaire liée au Covid.

Écrit par: Islam Sassi



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