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Zakraoui : Saied tente de légitimiser son projet personnel en impliquant l’université tunisienne

today27/05/2022 14

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Invité de l’émission Hdith Esse3a, Sghaier Zakraoui, professeur de droit public et chercheur en droit constitutionnel, a indiqué, ce vendredi 27 mai 2022, que le décret présidentiel n°505 n’est qu’une tentative de légitimiser son aventure personnelle.

Selon Zakraoui, l’oeuvre de Saied ne peut pas être qualifié de projet, soulignant que la nomination du bâtonnier des avocats à la tête de la commission nationale consultative a suscité une grande polémique. Quant au comité chargé de préparer le projet de la nouvelle Constitution, il a indiqué que les doyens et directeurs des écoles de droit ont été contraints, contre leur gré, de faire partie de ce comité sans qu’ils ne soient informés d’avance. Ce qui s’apparente à une sorte de réquisition.

“Le président veut impliquer les universités dans son projet personnel. Personne n’acceptera d’y adhérer. Si le processus était légitime et correct, les universités auraient pu être fières de cette mission”, explique Zakraoui, ajoutant que certains doyens sont spécialistes en économie et ne peuvent pas élaborer un projet de Constitution.

Le décret-présidentiel n°505 révèle le tâtonnement de Saied vu sa contradiction avec l’article 22 de la Constitution. 

Zakraoui a réitéré que le président Saied tente d’impliquer certaines parties et que le décret n°30 n’a pas évoqué la commission nationale pour une nouvelle République. Il a fait remarquer que le terme “nouvelle République”, n’a pas été utilisé dans les anciens textes.

Et d’ajouter que ceux qui appartiennent au système de démocratie par la base ne croient pas à la démocratie représentative.

En effet, parler d’une nouvelle République signifie le déni de l’instauration historique de la République tunisienne.

“Si le président m’avait invité à participer à ce comité, j’aurais refusé d’y faire partie. Je ne veux pas participer à cette mascarade ou devenir un faux témoin”, insiste Zakraoui.

L’invité de l’émission Hdith Esse3a a également critiqué l’absence de quorum pour la tenue des réunions de la commission nationale consultative. 

Et de poursuivre que le dialogue n’a pas besoin d’un décret pour le régir, considérant que le président Saied traite la Tunisie comme échiquier.

“Nous serons bientôt un pays indésirable et isolé et la position de l’Algérie en est la preuve”, a-t-il conclu.

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Écrit par: Islam Sassi



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