A la une

40 ans après les émeutes du pain : Kais Saied réitère son opposition à supprimer les subventions

today04/01/2024 21

Arrière-plan
share close

Le président de la République, Kais Saied, a affirmé que l’Etat « n’abandonnera pas son rôle social », et ce 40 ans, jour pour jour, après les tristes émeutes du pain.

Lors d’une réunion, mercredi 3 janvier 2024 avec la ministre des Finances, Sihem Boughdiri Namsia, et la ministre du Commerce et du développement des exportations, Kalthoum Ben Rejeb, le président de la République a indiqué que l’État « n’abandonnera pas son rôle social, car ce sont les pauvres et les misérables qui ont fait la révolution et se sont soulevés contre l’injustice et la tyrannie ».

Rappelant les tristes évènements d’un certain 3 janvier 1984, connu sous le nom ds « émeutes du pain », Kais Saied a fait savoir que « certains aspirent encore à la suppression des subventions et à l’abandon du soutien de l’État aux misérables et aux pauvres ».

Il a également affirmé que l’Etat « doit répondre aux revendications du peuple en matière de justice sociale ».

Précisant que sa devise dans cette affaire est celle du compagnon du prophète Omar ibn Al-Khattab, il a expliqué que l’Etat « ne prendra aux riches que le surplus de leur argent et non leur richesse. Notre objectif est d’instaurer la justice sociale ».

Les émeutes du pain

Les émeutes du pain ont débuté le 29 décembre 1983 lorsque le gouvernement de Mohamed Mzali, sous la pression du Fond monétaire international et son plan d’austérité pour la Tunisie, avait annoncé la réduction des subventions sur les produits céréaliers, qui constituaient 10% du budget de l’État.

Le prix des produits céréaliers (pâtes, farine, etc.) augmente de 110 % et le prix du pain passe de 80 à 170 millimes.

Les habitants de la ville de Douz se sont soulevés en premier pour dénoncer cette mesure. Puis, la révolte s’est propagé dans plusieurs régions jusqu’à la capitale, Tunis.

Un état d’urgence et un couvre-feu ont été décrétés le 3 janvier, mais cela n’a pas empêché les manifestants de poursuivre leur escalade jusqu’au 6 janvier, date à laquelle le président Bourguiba a annoncé le retrait de la mesure.

Officiellement, les émeutes ont fait 70 morts. Certaines sources de l’opposition et des organisations non gouvernementales ont fait état de 143 morts.

Écrit par: Meher Kacem



0%