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Anis Kharbash : « Une saison désastreuse »

today20/06/2023 17

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Le membre du bureau exécutif de l’Union Tunisienne de l’Agriculture et de la Pêche (UTAP) Anis Kharbash, a déclaré aujourd’hui, mardi 20 juin 2023, au micro de Lobna Bedda dans son émission Al Cheraâ Al Tounsi, que la récolte céréalière ne dépassera pas les 2,5 millions de quintaux pour cette saison.
Kharbash a attribué cela aux changements climatiques ainsi qu’au manque de pluie.

100 % d’importation
Le responsable a décrit la saison comme désastreuse. Cette faible récolte ne permet pas de fournir les réserves de semences de l’année prochaine, selon ses dires. Donc, l’importation sera de l’ordre de 100 %, avec environ 30 millions de quintaux de blé tendre et dur et d’orge.
Il a, également, souligné l’importance de planifier une stratégie claire pour répondre aux besoins du pays au bon moment.
Ceci permettra de garantir l’approvisionnement des usines et d’éviter la pénurie de certains produits sur le marché, selon lui.

Rationnaliser la consommation
Rappelons que Kharbash avait déjà appelé, dans une déclaration à l’agence TAP, à rationaliser la consommation des céréales et à veiller à changer les habitudes alimentaires du Tunisien, afin de s’adapter à la situation actuelle, rappelant qu’entre 800 mille et un million pièces de pains sont jetés, quotidiennement, sur une moyenne de 6 millions de pains produits.

Une filière en dégradation
Selon lui, la filière de céréales en Tunisie souffre des mêmes problèmes depuis plusieurs années, en raison de l’absence d’une vision claire et d’une stratégie adéquate de production.
Il a estimé, en outre, que la détérioration de cette filière est le résultat de la faible exploitation de terres productrices de céréales, de l’absence de production d’environ 60% de semences sélectionnées et de l’expansion limitée des superficies irriguées réservées à la production de céréale.
À cela s’ajoute l’absence de projets de dessalement de l’eau et de réutilisation de l’eau traitée dans la culture de céréales irrigués, le manque de contrôle des engrais…
Kharbash a évoqué, aussi, le problème de manque de phosphate et de phosphate azoté en quantités suffisantes, bien que ces deux matières soient produites et importées par le Groupe chimique de Gafsa.
Par ailleurs, il a affirmé que nous n’utilisons que 20% uniquement de semences sélectionnées, soulignant que le recours à ces semences permet de tripler le rendement, passant de 20 quintaux par hectare à 70 quintaux par hectare.

Une véritable régression par rapport à l’année 2022
Il est à noter que les quantités de céréales collectées en 2022 ont atteint 5,3 millions de quintaux contre une estimation d’uniquement 2,5 millions de quintaux pour 2023.

En effet, la récolte de l’année dernière provenait à raison de 59% des gouvernorats du nord-ouest avec 3,135 millions de quintaux, tandis que les gouvernorats du nord-est et du centre ont réalisé respectivement 1,308 millions de quintaux et 890 mille de quintaux soit respectivement 24% et 17%.
Le gouvernorat de Béja était en tête avec 1,490 millions de quintaux, représentant un taux de 28% des quantités collectées (dont 92% du blé dur), suivi de la région de Jendouba avec 836 mille quintaux soit 16%, Bizerte en troisième position avec un pourcentage de 15% suivi de Siliana avec 11 % . Le gouvernorat du Kef n’a réalisé que 8% (dont 21% de l’Orge) et le Kairouan 7%, les autres régions ont enregistré un niveau de collecte de 15%.

 

 

 

 

Écrit par: Yosra Gaaloul



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