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Boubakri: « Il faut adopter une approche protégeant des droits des migrants… »

today13/09/2023 13

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Le professeur de géographie et des études des migrations à l’Université de Sousse (Tunisie) et président du Centre de Tunis pour la Migration et l’Asile (CeTuMA) Hassan Boubakri, a déclaré, 13 septembre 2023, que l’année 2022 a été l’année de la crise migratoire des Tunisiens vers l’Italie par excellence, en plus du nombre croissant d’étrangers quittant illégalement la Tunisie. En effet, les Africains subsahariens ont représenté 90 % des immigrants, cours de l’année 2023.

Lors de son intervention à l’émission Expresso, il a souligné que les raisons de cette migration irrégulière sont la pauvreté et le faible développement résultant d’une mauvaise gouvernance ou d’une migration forcée due aux guerres, ou encore au changement climatique et à la sécheresse.

Il a, également, expliqué que les vagues migratoires sont à l’origine des réseaux de trafic d’êtres humains, ajoutant que la Tunisie en est victime car elle ne dispose pas d’un système d’accueil lui permettant de répondre à ses obligations internationales.

Boubakri a indiqué que le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés a désormais classé la migration environnementale comme migration forcée.

Selon lui, le niveau de violence a augmenté sur terre et sur mer, même entre les immigrants et les gardes marines.

Concernant les grandes tensions sociales qui se sont produites en Tunisie, comme à Sfax et ailleurs, il a affirmé qu’il y a des immigrants qui entrent à travers la Libye et des immigrants qui entrent à travers l’Algérie, ajoutant que nous avons des accords avec l’Union européenne stipulant la protection de nos frontières.

Absence du système d’accueil

D’après Boubakri, la Garde maritime a empêché 38 000 migrants irréguliers en 2022, dont 60 % étaient des Africains subsahariens, et 34 000 au cours des quatre premiers mois de 2023, dont 90 % étaient des Africains subsahariens.

L’absence d’un système d’accueil a poussé les autorités tunisiennes à les démobiliser, selon Boubakri.
Ceci les amène à se disperser dans les villes et à tenter d’émigrer à nouveau, ce qui entraîne une augmentation progressive de leur nombre, créant ainsi des tensions sociales comme ce qui se passe à Sfax.

Il a, également, souligné la nécessité de prévoir un système d’accueil et de protection des migrants en Tunisie afin qu’ils ne soient pas exploités par les réseaux de passeurs.

Il a, aussi, affirmé que la protection des frontières est dans l’intérêt de l’Europe, notant que nos intérêts doivent être imposés à l’Union européenne en établissant des systèmes de protection de ces migrants, tout en orientant les fonds reçus par la Tunisie non seulement pour protéger les frontières mais aussi pour le développement.

Hassan Boubakri a ajouté que l’approche sécuritaire seule ne suffisait pas, appelant à adopter une autre approche qui tienne compte de la protection des droits des migrants ainsi que de nos intérêts avec les pays subsahariens.

Écrit par: Yosra Gaaloul



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