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La Tunisie doit rembourser 28 milliards de dinars de dettes en 2024

today12/12/2023 11

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Le président de la commission des finances, Issam Chouchene, a fait savoir que la Tunisie doit rembourser, en 2024, des dettes à hauteur de 28 milliards de dinars, dont 24 millions de dinars relatifs à la période pré-25 juillet.

Il a également indiqué, au micro d’Expresso, ce mardi 12 décembre 2023, que la loi de finances 2024 comporte de grandes décisions « qui n’ont jamais eu lieu auparavant », mais qu’il était impossible de faire mieux avec « autant de contraintes économiques et sociales ».

Evoquant l’amnistie fiscale, le président de la commission des finances l’a qualifiée « d’armes à double tranchant », en expliquant que cette mesure permettra certes de renflouer, à long terme, les caisses de l’Etat, mais que, les personnes physiques et les entreprises qui sont réglos dans le paiement de leurs impôts « se demanderont pourquoi continuer à payer alors qu’il y a une amnistie toutes les deux ans ».

Il rejoint, dans son analyses, le chercheur en politiques publiques, Amine Bouzayen, qui est intervenu hier au micro d’EcoMag sur le sujet de l’amnistie fiscale.

Concernant les articles de la loi de finances 2024 relatifs aux énergies renouvelables, Issam Chouchene a indiqué que les entreprises qui investissent dans ces énergies bénéficieront d’avantages fiscaux et douaniers, précisant que le recours aux énergies renouvelables est une politique d’Etat.

Il est également revenu sur l’article relatif à l’importation des produits turcs et qui stipule l’augmentation des taxes douanière sur ces produits à hauteur de 75%, précisant qu’il s’agit d’une proposition du gouvernement : « les produits turcs ont envahi tous les secteurs en Tunisie. La Tunisie a révisé, le 5 décembre, l’accord avec la Turquie, signé quand Ennahdha était au pouvoir ».

Et de poursuivre : « Nous ne pouvons pas encourager les entreprises tunisiennes à investir et inciter nos citoyens à consommer tunisien avec autant de concurrence turque. De là, le ministère a proposé d’augmenter les taxes douanières à 75% pour les produits turcs, et ce afin de diminuer la présence de ces produits sur le marché tunisien ». Dans ce cadre, il a évoqué, notamment, le secteur de textile qui a, selon lui, reculé à cause des importations en provenance de la Turquie.

Cette mesure se fera progressivement, avec un échéancier de trois ans.

L’importation des voitures électriques a également été évoqué. Le député a précisé qu’il n’y aura presque pas de taxes sur l’importation de ce genre de véhicule, avec un avantage de 50% sur le premier enregistrement du véhicule. « En revanche il faut préparer le terrain et l’infrastructure nécessaire », at-il ajouté.

Concernant la pénurie des produits de consommation de base, Chouchene a fait savoir qu’il est préférable de faire face au manque de certains produits et d’essayer de le pallier, plutôt que de s’endetter davantage et avoir recours au Fonds monétaire international (FMI) qui exige la suppression de la subvention.

Dans ce cadre, il a précisé que nombre d’accords de prêts seront signés avec des pays amis pour mobiliser les fonds nécessaires aux remboursements de dettes. Dix milliards de dinars restent à couvrir.

 

 

Écrit par: Meher Kacem



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