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L’économie tunisienne en chiffres

today14/11/2022

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  • Inflation

 

En octobre 2022, l’inflation atteint 9,2% sur un an en Tunisie, d’après les derniers chiffres publiés par l’INS (Institut National de la Statistique). Une hausse de 1 point par rapport au mois de septembre, où les prix avait grimpé jusqu’à 9,1%, soit 2,5 points de plus qu’au début de l’année. Une hausse due essentiellement à l’accélération des prix des « produits libres » qui ont augmenté de +10,3% sur un an. Les prix des « produits non libres » eux, affichent une hausse de +6,0% sur un an après 5,1% au mois de septembre ; attribuable essentiellement à l’ajustement des prix des carburants. Bien qu’elle ait atteint un record historique (il faut remonter au début des années 1980 pour observer un taux aussi important) l’inflation devrait continuer d’augmenter au cours des prochains mois et atteindre jusqu’à 9,4% à la fin de l’année, selon les estimations du FMI (Fond Monétaire International).

 

  • Matières premières

 

Selon les données mensuelles de la Banque Mondiale, les prix des matières premières ont globalement reculé au mois d’octobre 2022. Ce recul a concerné aussi bien les produits de base énergétiques (-7,5% par rapport à septembre) que les produits non-énergétiques : -1,2% par rapport à septembre. À lui seul, le prix du gaz naturel en Europe, a cédé 34,0% par rapport à septembre et sa hausse par rapport à l’an dernier, ramenée à +25,7%. Seule exception, les produits de base alimentaires qui ont continué d’augmenter (+0,8% par rapport à septembre) sous l’impulsion des produits céréaliers qui affichent une hausse de +5,7% par rapport à septembre et la plus forte flambée en glissement annuel : +29,2%.

La baisse des prix des produits de base initiée depuis la fin du troisième trimestre 2022, devrait se poursuivre en 2023, face à la récession qui marquerait les économies des pays de l’OCDE (Organisation de Coopération et Développement Économique) et la modération de la croissance chinoise.

 

  • Phosphate & dérivés

 

Après avoir stagné à un taux élevé historique (320 dollars la tonne métrique ou t/m) tout au long du troisième trimestre 2022, le prix moyen du phosphate brut s’est replié à 317,5 la t/m en octobre. À ce niveau, il reste cependant supérieur de +115,3% à son niveau d’octobre 2021. Il en est de même, toutes proportions gardées, des dérivés DAP (Diammonium de phosphate) et TSP (Trisodium de phosphate) dont les prix s’établissent en octobre en hausse de +7,7% en glissement annuel pour le DAP et de +9,2% pour le TSP. Comme pour les autres matières premières, la Banque Mondiale s’attend à une poursuite de la baisse de -25,9% du prix du phosphate brut en 2023 et à des baisses plus modérées pour le DAP et le TSP : respectivement, -5,1% et -11,6%.

 

  • Paiements extérieurs

 

Selon les données de la BCT arrêtées à fin septembre 2022, le solde des transactions courantes s’établit à 9,67 milliards de dinars après 5,44 milliards il y a un an. Compte tenu d’un déficit commercial qui s’est élevé à la même date à 19,24 milliards dinars, il en résulte que la balance des services & transferts a dégagé au terme du T3-2022, un excédent de 9,57 milliards de dinars, représentant près de la moitié du déficit sur les échanges de marchandises (49,8% contre 54,6% à fin septembre 2021). Malgré la forte modération cette année des décaissements au titre du service de la dette qui est revenu à 6,3 milliards de dinars après 8,7 milliards à fin septembre d’il y a un an, les avoirs de réserve de la Tunisie ont été fortement sollicité. Ils s’établissent à 23,3 milliards de dinars en hausse de +11,3% en g.a. Toutefois, compte tenu de l’explosion des importations qui ont augmenté de +35,0% en g.a, les avoirs en devises ont fortement reculé lorsqu’observés en nombre de jours d’importations : 106 jours vs 127 et 144 jours respectivement à fin septembre 2021 et 2020.

 

  • Investissements étrangers

 

Depuis l’année de la Covid, les investissements étrangers en Tunisie restent particulièrement déprimés. Les flux engrangés au terme des 9 premiers mois de l’année, ressortent selon la FIPA (Agence de Promotion de l´Investissement Extérieur) à près de 1,65 milliards de dinars soit, davantage que durant les mêmes périodes des années 2020 et 2021 (resp. 1,41 et 1,38 milliard dinars) mais bien moins que durant l’année pré-pandémique 2019 : 2,05 milliards de dinars. Il s’agit essentiellement d’investissements directs dans les activités industrielles (53,7% des flux totaux) et dans les activités de services (22,9% des IDE). Le secteur de l’énergie, qui attirait par le passé le plus gros des flux (63,9% des flux totaux à fin septembre 2010), affiche cette année un taux historiquement bas : 23,0% des flux totaux. Quant au secteur agricole, il reste fermé aux IDE et n’a représenté que 0,4% des flux d’IDE et une moyenne de 0,6% entre 2010 et 2022.

 

  • Progrès social

 

L’indice de progrès social, élaboré par Social Progress Imperative en collaboration avec la Harvard Business School, est considéré comme l’un des indicateurs le plus évolué et le plus complet pour évaluer le bien-être humain et le progrès social. Dans le classement 2022 publié cette semaine, la Tunisie est rangée à la 72ème place sur 168 pays avec un score de 69,77/100 points. Le score de la Tunisie est en baisse pour la deuxième année consécutive, après un score de 73,95 l’an dernier et un pic de 75,02 atteint en 2020. Recul plus prononcé lorsque la Tunisie est comparée aux autres pays : de la 48ème place qu’elle a décrochée en 2018 (son meilleur classement mondial), la Tunisie n’a pas cessé de rétrograder. Parmi les pays de la rive sud de la Méditerranée, la Tunisie émerge comme le pays où le progrès social est le plus développé. Son score en fait également le troisième pays en Afrique qui subvient le mieux aux besoins sociaux et environnementaux de ses citoyens et à l’exception du Koweït, le plus développé du monde arabe.

 

  • Liberté sur internet

 

Le rapport Freedom on the Net de Freedom House évalue le degré de liberté d’expression dont disposent les citoyens lorsqu’ils surfent sur internet dans un pays. L’évaluation du pays est faite selon trois grands critères : les obstacles mis en place, les limitations d’accès à certains contenus ainsi que les violations des droits des utilisateurs. Dans le dernier rapport 2022, la Tunisie est rangée dans le groupe des pays « partiellement libres » avec un score de 61 points sur 100. À l’évidence, les libertés conquises depuis la « Révolution » de 2011 sont, à des degrés divers, en train d’être rognées progressivement. Comparée aux autres pays, la Tunisie apparaît malgré tout comme le pays arabe où la liberté sur internet est la plus large. En Afrique du Nord, la Tunisie fait nettement mieux que le Maroc (51 points), la Libye (44) et l’Égypte (27). Sur le continent africain, elle fait moins bien que l’Afrique du Sud (73) ou le Kenya (68), mais reste loin devant les pays francophones d’Afrique.

 

Source : Ecoweek n° 41 | 2022

 

Inès Zarrouk

Écrit par: Asma Mouaddeb



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