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La présidente de l’Union nationale de la femme tunisienne, Radhia Jerbi, a déclaré, aujourd’hui, le 12 juillet 2022, lors de sa présence dans l’émission Expresso, que l’UNFT reste fidèle à ses principes, neutre, et à l’écart des affaires politiques.
Jerbi a noté que l’organisation de la femme a été parmi les parties qui ont participé au dialogue national de Dar Dhiefa, étant l’une des victimes de la décénie noire pendant laquelle il y avait une sorte de cohésion quasi-totale entre le travail associative et le travail politique. “L’UNFT a payé le prix de cette politique”, se désole Jerbi.
Elle a indiqué que le pays est passé de la politique du parti unique à celle des liquidations physiques, des assassinats et de la discrimination religieuse. Le 25 juillet était ainsi une bouée de secours pour sauver le pays, une opportunité pour engager des réformes et corriger les erreurs commises par les anciens gouvernements depuis la révolution.
L’UNFT se penche aujourd’hui sur la protection des droits des femmes et les acquis de la femme tunisienne qui demeure fragile, en dépit des législations et des textes promulgués à cet effet.
L’invitée de l’émission Expresso a mis l’accent sur les failles et les erreurs de la première version du projet de la Constitution paru le 30 juin 2022, citant dans ce sens l’exemple de l’article 5 qui représente un texte dangereux et menaçant les droits de la femme, outre l’expression “morale publique”, étant une question éthique et une notion à contenu variable qui peut être maniée pour restreindre les libertés. Jerbi a salué la suppression de cette expression de la version corrigée du projet de la Constitution.
En outre, elle s’est interrogée sur la teneur de l’expression l’esprit de la Chariâa, qui ouvre la porte devant des interprétations exégétiques ou même extrémistes susceptibles de menacer les droits de la femme.
La présidente de l’UNFT a également salué la consécration du principe de parité et l’égalité des chances entre les hommes et les femmes, considérant qu’il s’agit de la première fois que ces principes soient constitutionnellement consacrés.
“L’administration tunisienne doit reconnaître aux femmes le droit d’accéder à des postes clés. Ce qui est aussi valable pour les fonctions diplomatiques et politiques sensibles”, a-t-elle ajouté.
En dépit de la reconnaissance de certains droits par la Constitution, ces droits demeurent fragiles et menacés car ils dépendent de l’interprétation doctrinale et jurisprudentielle du texte.
Rappelons que l’UNFT a pas retenu une position claire concernant le projet de la Constitution et a considéré que ses adhérentes sont libres de voter oui ou non au référendum constitutionnel.
Written by: Islam Sassi