A la une

Sadok Chaâbane : Le mode de scrutin sur les listes favorise l’hégémonie des partis politiques

today21/04/2022 54

Arrière-plan
share close

Au micro de Walid Ben Rhouma, l’ancien ministre et professeur de droit, Sadok Chaâbane, a déclaré ce jeudi 21 avril 2022, que le régime parlementaire est risqué vu la crise politique actuelle et ne peut donner lieu ni à une majorité claire ni à des gouvernements stables.
Lors de sa présence dans l’émission Hdith Esse3a, Sadok Chaâbane a souligné que le Parlement est la structure qui choisit et nomme les magistrats et les instances, notant que ceux qui ont rédigé la Constitution de 2014 n’étaient pas conscients que le péril imminent pourrait être interne. En effet, l’état d’exception est généralement activé dans le cas d’un danger imminent extérieur.
Il a rappelé, dans ce sens, que le régime présidentiel accorde toutes les prérogatives y compris l’élaboration des politiques générales de l’Etat, au président de la République. Il a considéré qu’il vaut mieux opter pour ce régime et laisser tomber le système de la représentativité relative qui n’était fructueux que dans des pays qui se caractérisent par un grand consensus sociétal.

La dichotomie ‘’Frères” et “Destoriens” pourrait déclencher une dangereuse confrontation

La représentativité relative a engendré l’éparpillement des positions et l’instabilité des gouvernements qui ont freiné le paysage politique et économique tunisien.
L’invité de l’émission Hdith Esse3a a affirmé qu’il avait proposé le mode de scrutin uninominal majoritaire aux présidents Kaied Sebsi et Ben Ali.

Les listes favorisent l’hégémonie des partis et le financement des individus est moins coûteux

Selon le professeur de droit Sadok Chaâbane , le mode de scrutin de liste favorise l’hégémonie des partis, sachant que les partis vivent sur l’argent politique qui impose la liste des candidats aux élections.
“Il est de bon aloi d’éviter ce mode de scrutin de liste et d’opter pour le mode de scrutin uninominal durant les périodes transitoires, pour que le candidat élu puise sa légitimité de sa circonscription électorale et non pas du parti”, a-t-il recommandé.
Dans le même contexte, il a souligné que le financement des candidats est indispensable, mais sa valeur sera moins coûteuse si on opte pour le mode de scrutin uninominal.
Toutefois, malgré les avantages de ce mode de scrutin, il pourrait aboutir à l’élection d’un personne dépourvue de formation politique. C’est pourquoi, le rôle des partis demeure important pour former des dirigeants et des leaders et pour mettre en place des politiques et faire face au populisme.
“Un régime politique stable est le garant d’une croissance économique et de l’amélioration de la situation sociale”, a-t-il dit.

Un vrai régime présidentiel nécessite un Parlement puissant et la démocratie de base est un régime dangereux

L’ancien ministre et professeur de droit a souligné qu’un véritable régime présidentiel nécessite la mise en place d’un Parlement puissant directement élu par le peuple, faute de quoi il serait un faible Parlement démuni de toute légitimité.
Selon lui, la démocratie de base est un régime dangereux et n’existe que dans quelques communes à l’étranger. Il a considéré que la réussite du référendum est la priorité et l’adoption d’un régime présidentiel, appelé le président de la République à veiller à réussir le référendum et à trouver un consensus politique.
“La construction démocratique par la base ne donnera pas lieu à un Parlement puissant et imposant capable de mettre en place des stratégies nationales, mais un Parlement marqué par les communes et les délégations”, a-t-il ajouté.

Écrit par: Islam Sassi



0%