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La présidente de l’association Asswat Nissa (Voix des femmes), a déclaré ce mercredi 2 juin 2021, au micro d’Express fm, que le gouvernement de Hichem Méchichi, a échoué au niveau de la mise en action d’une approche genre dans les politiques publiques.
Elle a indiqué qu’en dépit de l’existence d’un arsenal juridique garantissant les droits de la femme, la situation demeure déplorable au niveau de l’application de ces textes.
“La présence de la femme dans les postes clés est assez modeste. Prenons l’exemple du remaniement ministériel effectué en janvier 2021. Il ne reste que 4 femmes au sein du gouvernement! Ce qui n’était pas le cas pour l’ancien gouvernement en septembre 2021″, a-t-elle constaté.
De même, on ne trouve aucune femme dans le cabinet de la présidence de la république. Ce qui est assez surprenant, et met à nue l’insensibilité du chef de gouvernement face aux inégalités entre les hommes et les femmes”, a affirmé Sarra Ben Saied.
D’ailleurs, le discours de Hichem Mechichi est révélateur de ce constat. On s’est vainement attendu qu’il dénonce les violences contre les femmes, notamment le cas du féminicide de Refka Cherni.Selon l’invité de l’émission Club express, le chef du gouvernement adhère, semble-t-il, à une politique fortement imprégnée par une approche patriarcale.
Il est à remarquer, selon Mme Sarra Ben Saied, que la présence de la femme au sein du Parlement actuel a aussi diminué.
Il faut noter que face à la faible présence de la femme au sein du gouvernement actuel, le Parlement aurait dû veiller sur le respect de la Constitution et des lois préconisant l’égalité des genres. Il s’ensuit que le gouvernement ne possède, d’après ses dires, aucune stratégie de développement qui prend en considération l’intégration de l’approche genre dans les politiques publiques.
En dépit de l’adoption d’un bon nombre de textes juridiques en matière d’égalité et de protection des catégories vulnérables, les décrets d’application et les textes réglementaires mettant en œuvre ces lois interviennent souvent d’une manière tardive, comme c’était le cas pour les textes d’application relatifs à la protection des ouvriers travaillant dans le secteur agricole, notant que 80% de ces travailleurs sont des femmes, quotidiennement entassées dans des camions dans des conditions lamentables, et ce malgré la modification de la loi de 2004 relative au transport terrestre…
Ainsi, les lois demeurent, assez longtemps, lettres mortes.
La présidente exécutive de l’association voix des femmes a enfin espéré que le gouvernement actuel mettra l’approche genre au coeur de ses préoccupations, en soulignant que le contexte épidémique a accentué le pourcentage des violences conjugales et que la société civile ne peut pas prendre la place de l’Etat, devant normalement veiller sur l’élimination des inégalités et des iniquités au sein de la société.
Rappelons que d’après le Forum économique mondial sur l’inégalité hommes-femmes, la Tunisie a perdu 34 places au cours de ces 15 dernières années. Elle est actuellement classée 124ème sur un total de 153 pays.
Written by: Islam
Association Voix des femmes égalité entre les genres Hichem Mechichi