Sghaier Zakraoui : Le limogeage de 57 juges est une décision hâtive et arbitraire

Le professeur de droit public, Sghaier Zakraoui, a exprimé son étonnement concernant la liste des juges limogés en vertu d’un décret présidentiel n°516 publié au JORT, le soir du mercredi 1er juin 2022.

“J’espère que le président Saied ne commettra pas la même erreur que celle commise par Noureddine Bhiri, qui a limogé des juges ayant ensuite obtenu gain de cause devant le tribunal administratif et regagné leur fonction”, a-t-il affirmé.

Zakraoui a souligné qu’il faut respecter les droits fondamentaux et la présomption d’innocence, constitutionnellement garantie, ainsi que le droit de défense, qualifiant la décision du président Saied de hâtive.

Il a indiqué, dans le même sens, qu’on saura tôt ou tard les juges innocents. En effet, dans le cadre de la lutte contre la corruption, les dépassements commis à l’encontre de personnes innocentes sont assez courants. Or, même certains magistrats ont commis des infractions, le président Saied ne peut pas éradiquer la corruption à la racine d’un trait à travers un décret présidentiel.

Selon lui, il convient de mettre en place toute une stratégie pour lutter contre la corruption et de faire preuve de sagesse en prenant de pareilles décisions.

Le limogeage de 57 magistrats est une décision hâtive, d’après notre invité, ajoutant que si certains magistrats sont impliqués dans des affaires de terrorisme, leur nombre ne dépasse pas les 3 ou 4 juges et sont connus par le public. 

De hauts magistrats ont manipulé certains dossiers, dont les dossiers des assassinats politiques et ont détruit les preuves. Reste qu’il est inadmissible de limoger ce grand nombre de magistrats sans qu’ils aient le droit de se défendre.

L’invité de l’émission Expresso a poursuivi de telles décisions hâtives  ne pourront pas améliorer la situation de la justice en Tunisie, appelant à respecter le droit de défense et la présomption d’innocence,  et qualifiant d’arbitraire le traitement du président Saied de ce dossier.

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