Ben Mustapha appelle à la restructuration de la filière du pain

Chakib Ben Mustapha, membre du Groupement professionnel des consultants à la CONECT, a déclaré, lundi 21 août 2023, que le sit-in prévu ce lundi, qui intervient dans le cadre de l’arrêt de travail, a été annulé suite à la décision du ministère du Commerce et du développement des exportations de reprendre l’approvisionnement des boulangeries non classées en farine et semoule.

Lors de son intervention à l’émission Expresso, Ben Mustapha a affirmé que suite à cette décision, ce sit-in n’a plus de sens. Donc, les boulangeries ont repris leurs travail normalement.

Restructuration radicale
Il a, par ailleurs, souligné que cette crise a permis de mettre en lumière les différents problèmes de cette filière, appelant à une restructuration radicale.

Ben Mustapha a expliqué que les boulangeries modernes n’ont pas le droit de vendre les baguettes à 190 millimes, mais ils ont le droit de vendre du pain spécial pesant 150 grammes à 250 millimes. Il a, en effet, insisté sur le fait de respecter ces critères pour que le consommateur puisse faire la distinction.
Par ailleurs, Ben Mustapha a lancé un appel au ministère du commerce afin d’octroyer des agréments à certaines boulangeries modernes leur permettant de vendre la baguette à 190 millimes, surtout que dans certaines régions il n’y a que ce genre de boulangeries. Il a, également, suggéré que certaines boulangeries modernes fabricant des viennoiseries et des gâteaux changent de type pour devenir des boulangeries non classées.

« L’État contrôle toutes les étapes de la filière du pain, en commençant par l’approvisionnement via l’office des céréales, qui effectue le processus de distribution aux minoteries, qui à leur tour transfèrent la farine aux boulangeries en quotas bien déterminés « , a-t-il expliqué.

L’invité a, également, évoqué le problème d’approvisionnement et de devises, surtout avec « production locale désastreuse », soulignant la nécessité de changer de système et d’envisager d’autres possibilités.

Libération de la filière
D’après Ben Mustapha, les boulangeries classées acquièrent la farine à un prix préférentiel, puis obtiennent des subventions de l’État afin que le prix soit fixé à 190 millimètres.
En revanche, suite aux dernières revendications, les boulangeries modernes ont confirmé qu’ils est possible d’acheter la farine au prix actuel et vendre la baguette à 190 millimètres sans avoir recours aux subventions.
Ce qui représente une opportunité importante pour l’Etat de réduire ces dépenses, selon ses dires.

Il a, en effet, souligné que « Connect » oeuvre sur la libération certaines filières pour passer dans une nouvelle phase et et couper avec les anciens modèles établis dans les années 60 et 70, « ce qui ne s’aligne pas avec les exigences actuelles », selon ses dires.

D’autre part, il a indiqué que le commerce international a connu une régression d’environ 10 % à la lumière de la guerre russo-ukrainienne et de l’inflation mondiale, ce qui affectera nécessairement les exportations tunisiennes.