Express Radio Le programme encours
Abderrahmen Lahka, professeur universitaire et expert au centre des études relevant de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), s’est exprimé, ce mercredi 27 octobre 2021, lors de sa présence dans l’émission Ecomag, sur la rencontre entre le secrétaire général de l’UGTT, Noureddine Taboubi, et le ministre de l’économie et de la planification, Samir Saied, soulignant que l’UGTT est prêt à soutenir le gouvernement en vue de trouver une sortie de crise, mettant l’accent sur l’importance du facteur temps, décisif et crucial, pour entamer les réformes.
Il a ajouté que la situation pourrait s’aggraver davantage, en l’absence de toute information concernant le bouclage de cette année, outre le déficit du budget, appelant à l’organisation d’un dialogue social entre l’UGTT, l’UTICA, et le gouvernement.
Interrogé sur la grève prévue pour le 28 octobre 2021 à Sfax, Lahka a espéré que le gouvernement interviendra pour trouver des solutions à l’échelle aussi bien régionale que nationale. Et d’ajouter : “Nous n’aspirons pas à un dialogue visant l’imposition de l’application de la loi et la lutte contre la corruption. Ces questions font partie des prérogatives du gouvernement, disposant de tous les moyens possibles pour ouvrir ce chantier. Le dialogue doit porter, par contre, sur les grandes orientations du pays et l’avenir des générations futures”.
L’invité du programme Ecomag a fait savoir que l’UGTT a revendiqué une série de réformes, dont notamment, l’amélioration des ressources et la lutte contre l’économie parallèle, soulignant que les solutions existent et il est possible de rationaliser les dépenses parallèlement avec la consolidation des ressources de l’Etat, la redynamisation économique, la réforme fiscale, et l’incitation à l’investissement.
“L’UGTT a aussi appelé à la numérisation de l’administration. Nous avons également franchi de bons pas en matière de réforme fiscale. Cependant, ce processus a été rapidement suspendu.Il en est de même pour les réformes relatives au réseau national intégré de l’Administration, la restructuration des ports”, a-t-il avancé.
Quant à la réforme du système des subventions, il a indiqué que 4 milliards de dinars sont annuellement dédiés aux subventions, notant que la Centrale syndicale a fait appel au lancement de la réforme de ce système, particulièrement des subventions non familiales.
Il a fait remarquer que les conventions ont été cumulées depuis 2016, et qu’il existe actuellement un accord pour entrer en négociation sociale concernant l’augmentation des salaires, expliquant que l’examen de ces conventions passe par le dialogue, un dialogue qui fait défaut..
Et de poursuivre que la Tunisie a besoin de 1.5 milliard de dollars pour les deux prochains mois et que la coopération bilatérale est la dernière voie à suivre par le gouvernement. Une solution provisoire qui aura son coût politique. Selon lui, il sera de bon aloi que le gouvernement s’adresse aux tunisiens et de leur dire qu’ils doivent choisir entre trois options : Soit la coopération bilatérale avec ses répercussions politiques liées à la souveraineté nationale, soit le partage de ce qui existe et limiter les revendications sociales, soit le recours au Fonds monétaire international (FMI) qui imposera des réformes “douloureuses”.
Pour lui, il vaut mieux trouver un consensus et des accords au niveau national nous permettant de financer le budget,sachant que cela requiert une certaine volonté politique et de bonnes intentions.
Written by: Islam Sassi