Slaheddine Jourchi : Le doute plane sur l’organisation des prochaines élections

L’analyste politique, Salaheddine Jourchi, a dit aujourd’hui, le 28 décembre 2021, que la crise politique et la crise financière sont interdépendantes, notant que la crise politique en Tunisie est structurelle  et va s’aggraver autant que la crise financière se creuse.

Lors de sa présence dans l’émission Expresso, Jourchi a souligné que l’opinion publique s’attend que le président Saied parvienne à traiter efficacement et rapidement la crise multidimensionnelle que traverse le pays.

Selon lui, l’année 2022 sera décisive pour la Tunisie dans la mesure où les décisions et les mesures annoncées par le gouvernement et le président de la République seront appliquées.

Les crises politique et financière sont interdépendantes..

“Les deux crises sont intimement liées et vont impacter la stabilité politique d’une part, et la popularité du président, ainsi que sa capacité à convaincre les bailleurs de fonds internationaux d’autre part”, a-t-il affirmé.

Le gouvernement actuel travaille dans “une chambre fermée”. Du coup, ses propositions sont unilatérales et il doit en assumer la responsabilité, d’autant plus qu’il est dépourvu de ceinture politique et de l’appui des organisations nationales.

En effet, le gouvernement de Najla Bouden se trouve dans le vide à défaut de visions, de grandes orientations, de négociations, de consultations et même de soutien de la part des pays voisins et amis.

Et d’ajouter : “Ce gouvernement a été nommé dans un contexte de crise et la crise va se creuser davantage à défaut de confiance. Ce qui ne sera pas sans incidences sur l’application de la loi de finances 2022”.

Le flou et le doute planent sur les prochaines rendez-vous électoraux

Dans le même contexte, l’invité de l’émission Expresso a estimé que le président Saied s’est aventuré en fixant les dates des prochaines rendez-vous électoraux sans consulter les parties chargées de l’organisation de ces élections, ajoutant que le doute plane aujourd’hui et l’application semble difficilement concrétisables.

“Aujourd’hui, on s’attend à ce que le président et le gouvernement de Bouden présentent une feuille de route claire, car les indicateurs ne sont pas assez rassurants”, a-t-il avancé.

Et de poursuivre : “La situation est confuse et les tunisiens sont perplexes. Cette perplexité est destructive. La Tunisie a besoin d’une véritable volonté politique, d’un nouveau projet, et d’une secousse positive”