Express Radio Le programme encours
Le député indépendant Hatem Mliki, a précisé lors de son passage dans l’émission Club express ce jeudi 27 mai 2021, que le député du bloc démocratique Nabil Hajji a déposé une demande d’accès à l’information, une demande, comme à l’accoutumée, sans réponse, puisque nous nous sommes pas encore habituée à la culture d’accès à l’information.
Il a ajouté que le député Maher Madhioub n’est pas habilité à évoquer l’affaire de la levée de l’immunité parlementaire, et il revient à Abir Moussi étant la chargée des affaires des députés d’en parler. Rappelons que Maher Madhioub a dénié la réception par le bureau de la présidence du parlement de ladite demande au cours d’une conférence de presse tenue le 27 mai 2021 au siège de l’ARP.
Il faut indiquer à ce propos que la commission parlementaire du réglement intérieur, a réagi aux dilemmes relatifs à la levée de l’immunité, dans un communiqué publié sur sa page officielle, en insistant sur sa compétence en la matière en vertu de l’article 29 du réglement intérieur de l’ARP. Elle a décidé à cet effet, de coopérer avec la ministre de la justice et le président du Conseil Supérieur de la Magistrature, pour élaborer les procédures à suivre concernant les demandes de levée de l’immunité adressées à l’ARP.
Il a réaffirmé que Rached Ghanouchi demeure le président de l’ARP, faute de la majorité absolue des 109 voix permettant le retrait de confiance ou de sa propre démission. Il reste qu’il n’est pas en mesure de bien gérer le Parlement, dont le siège s’est transformé en une arène de combat. En ses termes,«il est peu probable que le Parlement actuel parvienne à achever son mandat jusqu’à 2024. Vraisemblablement, cela est possible si les intermittences continuent à ce rythme là, sous le prétexte de l’état sanitaire, comme c’est le cas aujourd’hui», a déclaré Hatem Mliki.
Concernant l’état des lieux de la situation politique en Tunisie, l’invité du programme Club express, a réaffirmé que la Tunisie a fait fausse route depuis la révolution. La crise qu’on vit aujourd’hui n’est qu’un aboutissement naturel et prévisible engendrée par l’amateurisme et l’opportunisme des politiciens.
D’ailleurs, « si le Mouvement Ennahdha soutient que le parcours politique suivi depuis la révolution n’était pas assez catastrophique, je pense que ces dix dernières années n’ont fait qu’aggraver la situation, et on peine à sortir la tête de l’eau depuis des années », a-t-il constaté.
Les indicateurs de cet échec sont assez nombreux : un taux de chômage sans précédant, la pauvreté et l’effondrement de la classe moyenne, et enfin le surendettement». Que dire alors d’un pays qui compte sur les prêts extérieurs pour boucler son budget? Un pays dont le diagnostic vital est chaotique?
Il a indiqué que le paysage politique actuel est inapte à sauver le pays du moment où le régime politique hybride mis en place par la Constitution de 2014 est boiteux. Il est clair que ce système politique favorise l’émiettement du pouvoir: une succession des gouvernements, une guerre entre les deux têtes de l’exécutif, une rupture de dialogue et un dogmatisme inégalé manifesté par les acteurs politiques…
Pour s’en sortir, il faut tout d’abord que le peuple choisisse une bonne fois pour toutes un régime politique clair : soit présidentiel, soit parlementaire, pour esquiver les situations de blocage inhérentes à un régime hybride comme celui consacré par la Constitution.
Encore faut-il que le régime électoral soit révisé. On doit effectuer une purge des articles susceptibles d’être détournés par les politiciens et les partis élus. Enfin, nous aspirons à ce que la Tunisie devienne un Etat qui respecte ses citoyens. Plus de 25 articles dans la Constitution sont dédiés aux droits et aux libertés. En revanche, ils ne sont pas effectivement concrétisés, ou au moins respectés.
L’invité de Club express, Mr Hatem Mliki a cité l’exemple du droit à l’eau. Un droit garanti par l’article 44 de la Constitution. «La reconnaissance de ce droit doit être réelle à travers des mesures adoptées et mises en action par les autorités. Il faut se situer au cœur du vécu des gens, des familles qui n’ont pas jusqu’à ce jour là d’accès à l’eau», a-t-il déclaré.
Dans un autre contexte, il a signalé que la rencontre entre le Président de la République et Hichem Mechichi, mercredi 26 mai 2021, ne doit pas être considérée comme une prémice de la résolution de la crise entre eux. Il s’agit d’une mésinterprétation d’une simple réunion entre Kais Saied et Hichem Mechichi en tant que ministre de l’intérieur par intérim et non pas en sa qualité de Chef du gouvernement.
Written by: Islam
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