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Lotfi Fradi : Le secteur informel représente environ 45% des emplois en Tunisie

today08/04/2022 57

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Le directeur général de l’Institut Tunisien de la Compétitivité et des Études Quantitatives, Lotfi Fradi, a indiqué, ce vendredi 8 avril 2022, lors de sa présence dans l’émission Expresso, que la situation économique en Tunisie est assez critique. Cette situation se traduit par le faible taux de croissance, la hausse des taux de chômage et de l’endettement, ainsi que la régression des investissements privés.

C’est ce qui ressort d’une étude élaborée par l’Institut tunisien de la compétitivité sur l’évolution de la situation économique en Tunisie, réalisée en collaboration avec l’Organisation de coopération et de développement économiques.

Selon lui, le taux de chômage structurel a atteint 18% et plus de 40% des diplômés de l’enseignement supérieur sont en chômage. Ce taux de chômage est plus élevé dans les régions de l’intérieur et touche particulièrement la gent féminine.

Il a évoqué, dans ce contexte, le blocage au niveau de la réalisation des projets d’investissement et de création des entreprises, considérant que le système juridique tunisien est accablant en raison des nombreuses autorisations requises et imposées aux investisseurs tunisiens.

Dans le même registre, il a dit que les diplômes délivrés ne correspondent pas aux besoins du marché de l’emploi. Du coup, le taux de chômage est élevé et les entreprises ne peuvent pas répondre à leurs besoins en main d’œuvre compétente et qualifiée.

La réforme du système éducatif s’impose pour pallier ces problèmes, d’après ses dires.

Et d’ajouter qu’environ 45% des employés tunisiens travaillent dans des secteurs informels, soit près d’un million de salariés qui ne bénéficient pas d’une couverture sociale et ne peuvent ni accéder au financement, ni déclarer leurs revenus.

“L’intégration de ces personnes dans le secteur formel sera dans leur intérêt, puisqu’il leur permettra d’améliorer leurs revenus”, souligne Lotfi Fradi, appelant à cet effet à mettre en place un système fiscal plus flexible.

Au sujet des entreprises publiques, il a affirmé qu’elles passent par de grandes difficultés. Leur restructuration financière demeure ainsi indispensable, d’autant plus que les dettes des entreprises publiques ont atteint 8 mille millions de dinars.

Il a recommandé pour alléger le poids de cette dette de recourir à certains mécanismes comme la compensation comme c’était le cas pour l’opérateur téléphonique Tunisie Télécom.

L’invité de l’émission Expresso a mis l’accent sur les difficultés de la Tunisie en rapport avec le niveau du PIB et le faible taux de croissance, ayant lourdement affecté le revenu individuel .

Et de poursuivre qu’il est temps de quitter ce cercle vicieux et s’ouvrir au marché international, notant que le gouvernement est en train de préparer un nouveau plan de développement qui prend en considération tous les points évoqués ci-dessus.

Written by: Islam Sassi



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